Me Paul Yomba : ‘’Toumba était cet agneau qui devait être immolé…sa tête a été mise à prix contre une villa’’
Arrêté à Dakar et extradé à Conakry en janvier 2017 avant d’être placé en détention à la maison centrale de Conakry, le commandant Aboubacar Diakité a multiplié les révélations lors de sa comparution à la barre du tribunal de première instance de Dixinn dans le cadre de l’affaire du massacre du 28 septembre.
Sur le plateau de West Africa TV, l’avocat qui assure sa défense revient sur les premiers contacts. ‘’C’est vraiment curieux parce que je ne connaissais pas Toumba, je n’en avais même pas entendu parler par le passé. Je vaquais à mes affaires, j’étais allé pour une procédure à Dubréka quand aux environs de 14h le procureur Sidy Souleymane N’Diaye m’a appelé pour me dire que Toumba a été extradé, qu’il devait être entendu sur son identité et qu’il fallait un avocat. A la question de savoir s’il en avait, il a suggéré un certain Paul Yomba que je suis. Séance tenante, il m’a demandé de cesser toute activité pour rallier la maison centrale. Ce à quoi, j’ai obtempéré’’, rapporte Me Yomba Kourouma.
‘’Quand je suis allé à la maison centrale, on m’a demandé de m’installer et qu’on va aller chercher Toumba. J’ai dit non, ça ne se passe pas comme ça, faites-le venir pour que je le vois en aparté ou que je le regagne là-bas. C’est ainsi qu’on m’a autorisé à traverser la cour pour le retrouver dans sa cellule sur un canapé fait de mains de prisonniers. Le canapé était à peine raboté et insuffisamment comblé par le matelas. D’ailleurs, j’ai vu des punaises là-dessus dans une chaleur suffocante’’, déplore-t-il.
A l’entendre, ‘’Toumba a vécu la marginalisation, la maltraitance, l’isolement, la ségrégation, la torture morale de la part des autorités. Il était cet agneau qui devait être immolé pour servir d’expiation aux forfaitures de ses pairs. Dieu, dans sa miséricorde, de justice, de grâce, celui qui rend les intéressés ses œuvres, a voulu que Toumba revienne malgré que sa tête a été mise à prix contre une villa et des nombreux numéraires’’.
Abdoulaye Bella DIALLO, pour VisionGuinee.Info
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