Militaires, chars de combat, blindés, le ministre de la défense parle : ‘’Il faut que l’armée soit là pour que les investisseurs puissent venir’’
Le ministre de la défense nationale assure que l’armée a besoin d’investissements. Pour le général à la retraite Aboubacar Sidiki Camara, depuis l’avènement du CNRD au pouvoir, beaucoup d’infrastructures ont été construites pour le bon fonctionnement de la grande muette.
Le ministre Aboubacar Sidiki Camara alias Idi Amine appelle les conseillers nationaux de transition à œuvrer pour une augmentation du budget de son département. Extraits…
Construite et équiper des casernes…
Avec tout ce qui se passe à nos frontières, il faut se préparer et protéger la Guinée. Quand on entend parler d’investissement, c’est parce que le pays est sécurisé.
Donc, le président a décidé de la création d’un bataillon opérationnel et régional à Kankan qui est basé à Soronkoni. Ce camp est entre Kouroussa et Kankan. Ensuite, le bataillon opérationnel et régional de la Guinée Forestière est basé à Kankan. Donc, il fallait construire ces camps-là.
Nous avons reçu quelques équipements pour la protection aérienne de notre pays. Ce qui nous amène à construire des hangars pour abriter ces hélicoptères. Ce qui coûte excessivement cher. Vous avez vu qu’on a créé ici le PM3 et le PM2 qui ont été détruits et qui n’ont jamais été reconstruits. Il fallait enlever un peu dans le budget 2024 pour financer à hauteur de 30% pour que ces travaux puissent démarrer. Et en 2025, on prendra encore dans le budget.
Ensuite, l’un des impacts de la réforme du secteur de sécurité, c’est de ne plus voir les militaires en ville en train de se promener avec des armes et de ne plus voir les militaires habiter dans les quartiers, je ne parle pas de Conakry, mais de l’intérieur du pays. Parce que ça crée de la confusion, il peut y avoir de mauvais comportements. Donc, on a construit des trottoirs pour les soldats. On en a fait une caserne à Faranah. A Mamou, c’est en construction.
Aussi, il faut faire une piste d’atterrissage à un endroit non loin de Conakry. Parce que la Guinée n’a pas d’aéroport de dégagement. Si un avion a des problèmes, à moins qu’il n’aille atterrir à Faranah.
On a construit aussi un chantier naval, parce que les bateaux qui fréquentent la Guinée, quand ils ont une panne, il faut que l’armée de mer soit capable de leur offrir ce qu’on appelle un chantier naval. Pour ça, ils ont besoin d’un autre bateau qu’on appelle le dock flottant qui rentre sous le bateau à réparer. Il se gonfle et le bateau est en l’air, on peut le réparer. Donc il faut le faire. Si on ne le fait pas, notre port finira par ne pas être fréquentable, sécurisé.
Ensuite, on a remarqué que les casernes qui étaient là depuis l’indépendance sont à l’air libre.
Donc tout le monde vient traverser, les armes sont exposées. Du coup, il fallait les clôturer. Ce qui nous a amené à clôturer la première région militaire de Kindia, après plus d’un siècle. Depuis 1914, ce camp existe, c’est maintenant qu’on l’a clôturé. Clôturer le camp de Labé, ce n’était pas fait depuis l’indépendance. Clôturer le bâtiment autonome de Faranah, ce n’était pas fait. Clôturer la compagnie d’infanterie de Sinkon où tout le monde passait, restait aux frontières. Clôturer le bâtiment d’infanterie de Mali. Le camp de Koundara, la clôture du bâtiment autonome de Guéckédou, la clôture de la compagnie d’infanterie de Djékè. Tout ceci n’était pas clôturé (…).
Manque de matériels…
Les véhicules blindés sont faits aujourd’hui dans tous les pays du monde. C’est pour minimiser les risques pour les soldats. Aller à la guerre, c’est un risque. Mais si on peut faire que ces véhicules soient invulnérables aux armes de petit calibre, il n’y a pas mieux que l’être humain, c’est la première ressource.
Quand on parle de blindés, pour nous les militaires, ce sont des chars. On n’a pas de moyens encore. Ceux qu’on a, on les entretient et ils nous servent bien. Ces véhicules que vous avez vus sont des véhicules de transport de troupes. Ce ne sont pas des blindés, ce sont des véhicules de transport de troupes. Des 4×4 qui sont adaptés à notre climat, à notre terrain, à la boue. Donc on a acquis quelques engins. La loi de programmation militaire, le programme d’année en année, on les accumule. D’année en année, on paye aux constructeurs et il nous les livre. Même les motos sont dans ça. Les motos tricycles, bicycles.
Apport à la population…
En plus de ces équipements, ce qu’on a fait de plus important et qui peut être utile à toute la population, c’est l’implication de l’armée dans le processus de développement socio-économique.
Le président de la République a instruit que ce soit prévu dans le budget 2024 l’équipement du génie militaire. Tout le monde sait que le problème de route est un grand problème en Guinée. Alors une fois que le génie militaire est équipé, les militaires sont déjà payés et ils peuvent passer tout de suite au travail.
Le génie militaire a été équipé avec une centrale de concassage. Ce qui va amener l’armée à casser le prix du granite. Parce que l’équipement que les militaires ont, c’est le peuple qui l’a acheté, c’est le peuple qui paye les militaires.
On a acquis un permis avec le ministère des mines pour avoir notre propre carrière pour produire du granite, vendre à la population, aux sociétés immobilières. On va aussi faire l’enrobage du béton bitumineux pour faire des routes. Donc, on a une centrale de concassage de granit, deux centrales d’enrobage de béton bitumineux. Dans les semaines à venir, le génie militaire sera sur les chantiers. C’est-à-dire rendre un peu plus dynamique le système de la nation.
Du coup, les trois quarts des activités de l’armée, c’est au bénéfice du peuple. Si les douaniers perçoivent l’impôt, s’il y a les amendes qui sont payées, c’est parce que l’armée existe. Parce qu’il faut que l’armée soit là pour qu’il y ait des recettes, pour que la mer soit sécurisée, pour que les frontières soient sécurisées, pour que la ville soit sécurisée, pour que les investisseurs puissent venir. C’est pourquoi, on appelle à la compréhension des conseillers du CNT pour que nous puissions avoir plus de budget d’investissement.
Budget du personnel en baisse…
Si vous prenez mon exposé en 2022-2023, vous verrez que le budget a baissé de 25%. Comment ? Si la réforme marche, l’un des impacts, c’est la diminution du budget de solde aux militaires. Tous ceux qui partent à la retraite sont déjà dégradés. Donc, en fonction du nombre d’années de service ou de l’âge, les militaires partent à la retraite. Et les nouvelles recrues qui viennent, leur solde est infime par rapport à ceux qui partent à la retraite. Donc au niveau du personnel, ça a eu d’abord son impact. Deuxièmement, le fonctionnement de l’armée ne coûte pas trop cher. Nous n’avons pas tout le temps des missionnaires à l’étranger, des billets d’avion. Non ! Notre mission se fait à l’intérieur. Par le ministre, le directeur de cabinet, le chef d’état-major général, les différents chefs d’état-major, les dépenses du personnel ont beaucoup diminué drastiquement. Les dépenses de fonctionnement de l’administration ont diminué drastiquement.
Des marchés à des guinéens…
L’un des principes édictés par le président, c’est de ne donner les marchés de construction des casernes et infrastructures guinéennes de l’armée guinéenne qu’aux guinéens. Pour le contenu local, il faut donner de l’emploi aux ouvriers guinéens.
La deuxième chose, c’est que, contrairement à ce que les gens croient, il y a ce qu’on appelle le comité des marchés de sécurité. Ce comité des marchés de sécurité est composé du ministre de la Défense nationale, du ministre du Budget, du ministre de l’Economie et des Finances, du ministre de la Sécurité, des représentants de la présence de la République, et du ministre concerné’’.
Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info
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Le Costa Rica a aboli son Armée depuis 1949. Le pays fonctionne très bien. L’électricité est accessible à 100% de la population. Le revue annuel moyen par tête d’habitant est $ 17,000 dollars. Le taux de pauvreté est moins de 1%. Le Costa Rica a démontré, que sans l’armée un pays peut parvenir à une meilleure répartition des richesses, en donnant la priorité au développement social (la santé et l’éducation) au lieu d’investir dans les armes, contribuant ainsi à une population avec plus de droits, plus stable et plus développée.