Militarisation de l’Axe : “C’est une démonstration de faiblesse” de l’Etat, selon un ex-ministre de la sécurité
[dropcap]L[/dropcap]e gouvernement a déployé, depuis le 19 novembre, des unités mixtes de gendarmes, policiers et militaires sur l’axe Hamdallaye-Bambeto-Cosa. Une mesure qui vise, dit-on, à assurer la sécurité des personnes et leurs biens.
L’ancien ministre de la sécurité, Sékou Koureissy Condé, a réagi mardi à cette décision des autorités. “Il y a une culture de la manifestation dans cette zone”, reconnait-il, avant d’évoquer la genèse des violences sur l’axe.
“Ce que les uns et les autres ne veulent pas entendre, c’est la mauvaise gestion de l’affaire Kaporo-rails qui a amené l’éclatement des populations dans cette zone. Il n’y a pas d’écoles publiques là-bas, ni de dispensaires. C’est un enclavement. Une sorte de Ghetto”, décrit M. Condé, interrogé dans les Grandes gueules.
“Faisons attention. La militarisation de la zone n’est pas une démonstration de force”, dit-il en s’adressant aux autorités, avant de poursuivre : “C’est une démonstration de faiblesse. Ça veut dire qu’on a utilisé tous les moyens, ça n’a pas marché. Maintenant, on utilise le moyen qu’il fallait éviter contre la déviance et la démarcation des jeunes qui ne sont pas allés à l’école”.
Poursuivant, il fait une invite au chef de l’Etat. “Je dis au président de la République de me donner trois mois. On n peut garantir la baisse de la courbe de la violence, rétablir le dialogue. En trois mois, on s’en sortira si les acteurs concernés acceptent le dialogue et l’analyse approfondie de la situation”, s’engage l’ancien ministre de la Sécurité.
Pathé BAH, pour VisionGuinee.Info
00224 621 77 38 52/bahpathe17@gmail.com