Par-delà les discours, les promesses et les manœuvres, une vérité demeure : La transition n’a de sens que si elle mène rapidement, pacifiquement et clairement au retour à l’ordre constitutionnel. Une transition n’est pas un régime. C’est une parenthèse.

Elle n’a pas vocation à durer, ni à se substituer à la volonté populaire. Elle existe pour corriger, restructurer, réconcilier, puis remettre le pouvoir aux citoyens à travers des élections libres, inclusives et crédibles.

Prolonger une transition sous prétexte de réformes inachevées ou de stabilité fragile revient à déformer son essence et à trahir ses principes.

Retour à l’ordre constitutionnel : ce que cela implique réellement

– Une nouvelle Constitution adoptée de manière transparente et participative.

– Des élections libres : présidentielles, législatives, locales, organisées dans des délais réalistes mais non illimités.

– La restitution du pouvoir aux civils, dans le respect du suffrage universel.

Une justice indépendante, pour garantir que le retour au cadre légal ne soit pas une façade.

Ce qu’il ne faut pas accepter :

– Un processus confisqué par une élite militaire ou technocratique.

– Des retards sans justification claire, souvent utilisés comme tactiques de maintien illégitime au pouvoir.

– Une Constitution taillée sur mesure pour légitimer des ambitions personnelles.

– Une mascarade électorale jouée d’avance.

Ce que le peuple de Guinée attend, ce qu’il mérite : Un État de droit solide, une gouvernance issue du vote, des institutions stables et respectées.  Pas des slogans. Pas des inaugurations spectaculaires. Pas des simulacres.

Le retour à l’ordre constitutionnel n’est pas un cadeau. C’est une exigence démocratique, un droit du peuple, une obligation morale.

Et si la transition échoue à rendre ce pouvoir, alors ce n’est plus une transition.  C’est une usurpation.

Guinéens, restons vigilants.

L’histoire ne pardonne jamais les transitions qui oublient leur devoir.

Boubacar Dieng