[dropcap]L[/dropcap]a procureure de la Cour pénale internationale a mis en garde la classe politique sur les risques de violences liées aux élections. Fatou Bensouda rappelle que “toute personne qui commet, ordonne, incite, encourage ou contribue de toute autre manière à la commission de crimes atroces relevant de la compétence de la CPI est passible de poursuites soit en Guinée ou à la Cour à La Haye”.

Cette mise en garde de la CPI est diversement interprétée. Pour l’ancien ministre de la Justice, Pr. Salifou Sylla, cet avertissement concerne l’opposition. Parce que, selon lui, les choses sont en faveur du gouvernement qui, ne descendra pas dans la rue.

Il estime que si Fatou Bensouda veut du travail, depuis 6 ans, des personnes ont été massacrées au stade du 28 septembre à Conakry. Mais jusque-là, aucun jugement n’a été fait.

Au sein du parti présidentiel, on ne voit pas les choses sous le même angle. Selon le député Damaro Camara, la CPI s’implique aussi dans la prévention des conflits. ‘’Au lieu d’attendre que ça dégénère, il est mieux qu’ils préviennent. Désormais, tous ceux qui seront dans le box des accusés, la première chose qu’on les rappelle c’est de dire ‘vous avez été prévenus. Donc, la procureure est bien dans son rôle’’, argumente le président du groupe parlementaire Rpg Arc-en-ciel.

Notre interlocuteur assure que cet avertissement est valable aussi bien l’opposition que le gouvernement. ‘’La loi est là pour dire ‘quand vous faites ça, voici les conséquences’. Cet avertissement n’est pas seulement pour de l’opposition. Il concerne également le gouvernement. Par exemple, lorsque l’opposition dit qu’elle va manifester et qu’elle descende dans la rue, si le gouvernement se met immédiatement à tirer sur les gens, c’est le gouvernement qui devient l’accusé. La Cour pénale internationale a simplement averti’’, achève l’honorable Damaro Camara.

Aissatou Diallo, pour VisionGuinee.Info

00224 621 82 08 53/aissatou.diallo@visionguinee.info