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Mohamed Lamine Yayo : ‘’Nous devons servir le peuple et non nous servir du peuple…’’

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[dropcap]L[/dropcap]es pertes économiques pourraient s’élever à 32,6 milliards de dollars au cours des deux prochaines années en Afrique de l’Ouest et un à deux points de croissance en moins. C’est la triste prévision des économistes pour la Guinée en 2014.

Mohamed  Lamine Yayo ministere des financesEn cause, l’épidémie d’Ebola et la fermeture des frontières.  Dans une interview exclusive qu’il a accordée à Guineeinter.com et à VisionGuinee.Info, Mohamed Lamine Yayo, chef de cabinet du ministère de l’Economie et des finances s’est exprimé sur l’impact économique de cette crise sanitaire. L’espoir est permis, estime-t-il, se basant sur les reformes envisagées par l’Etat guinéen, à savoir la création de l’Autorité de régulation des marchés publics, tous les secteurs de croissance seront pris en compte sur le plan fiscal. Lisez plutôt!

Guineeinter.com & VisionGuinee.Info : En tant qu’économiste, quelle analyse faites-vous du bilan économique du président de la République Pr Alpha Condé, après 4 ans au pouvoir?

Mohamed Lamine Yayo : En d’autres termes, vous me demandez de dresser le bilan de quatre ans d’exercice du pouvoir sur les plans économique, politique et social. Mais aussi, sur le plan des relations de la Guinée avec les partenaires financiers, puisqu’à l’avènement du Pr Alpha Condé, ces relations étaient paralysées.

Ce qu’il faut dire, c’est que toutes les variables économiques étaient au rouge. Ce, en commençant d’abord par l’inflation qui se définit comme un déséquilibre économique caractérisé par une flambée généralisée des prix. Avant la venue du Pr Alpha Condé, nous étions à 21% de taux d’inflation. C’est énorme ! Il fallait ramener ce taux à un seuil raisonnable. Il fallait un cadre macro-économique plus sain, un cadre de micro-finance beaucoup plus attrayant. Car, avant, toutes les unités industrielles ont été bradées. C’est le cas d’ENTAG, de l’usine de tomate de Mamou, celle de Sanoyah, l’usine de jus de fruits de Kankan, celle de textile de Sonfonia.

Si on prend le cas Friguia, sa valeur vénale devrait être 200 millions de dollars américains. Et cette usine a été bradée à 20 millions de dollars US. Alors, quels sont les Guinéens qui étaient à la base de cela? Ils sont tous là. Il y a un député ici, à l’Assemblée Nationale, qui était le président de la commission en tant que secrétaire général du ministère de l’industrie d’alors. C’est cette commission qui a bradé systématiquement toutes nos unités industrielles. Le devoir de mémoire est consacré, cela veut dire qu’un peuple doit se souvenir de son passé.

Dans les politiques modernes, il y a ce qu’on appelle l’action politique qui est la critique entre ce qui est fait et les résultats. Et, à cause des mauvaises politiques du passé, les résultats sont mauvais. A un moment, la Guinée s’est retrouvée avec 14% de déficit. On ne faisait qu’importer. La masse globale d’importation ne faisait que croitre d’une année à une autre, connaissant donc une courbe exponentielle. Nous étions à un déficit céréalier de 300.000 tonnes par an. Cette situation donnait à notre économie un visage hideux. Et, le Pr Alpha Condé est venu mettre en place une politique dans laquelle il fallait donner des intrants à nos agriculteurs, ce qui fut fait. Le déficit céréalier s’est amenuisé. Faites un tableau comparatif des politiques, de 2006-2007 à nos jours! C’est complètement différent. Après la mise en place du Document de  stratégie de réduction de la pauvreté, on a vu qu’il fallait remettre en cause ces politiques du passé. Faites un tableau comparatif du taux de change interbancaire et le taux de change du marché parallèle, ça s’est amenuisé. Le budget de croissance 2014 était de 4,6% de croissance. On a relevé le ratio d’investissement qui a été amélioré.

Depuis l’apparition du virus Ebola, l’économie marche au ralenti avec des pertes qui pourraient s’élever à 32,6 milliards de dollars au cours des deux prochaines années en Afrique de l’Ouest. Mais aussi,  un à deux points de croissance en moins. C’est la triste prévision des économistes pour la Guinée en 2014. Quel est l’impact économique d’Ebola sur notre pays et quel sont les solutions envisagées dans les jours à venir pour sortir l’économie nationale de cette triste réalité?

Tout était-là, mais de manière impromptue, Ebola est venu émousser toutes ces bonnes volontés. Conséquence, nous étions obligés de revoir toutes ces hypothèses bâties initialement sur le budget 2014. Au lieu d’un taux de croissance projeté de manière ambitieuse à 4,6%, on a ramené le ratio à 2,4 %. Ce qui constituait en moyen-value 2,5% du PIB de la Guinée. Par rapport à la projection du budget 2015, on a encore le taux de croissance à 4,2% comme cela avait été annoncé. Et, je crois que dans le premier semestre de 2015, avec la bonne volonté, avec la politique de conscientisation des jeunes, le gouvernement a joué son rôle. Le président de la République est allé voir ses partenaires, qui ont accepté d’accompagner la Guinée.

Vous êtes membre du Collectif pour la Réélection du Pr Alpha Condé (CRAC), une structure qui soutient donc les actions du président de la République. Quelles sont les actions concrètes que votre structure a menées dans la lutte contre Ebola?

Nous avons acheté des kits et des désinfectants. Et, au delà de la lutte contre Ebola, le Collectif pour la Réélection du Pr. Alpha Condé, dirigé par M. Malick Sankhon, a pour objectif de prouver que des résultats ont été obtenus pendant les quatre ans d’exercice du pouvoir de Pr Alpha Condé.

Certains diront que vous êtes en train de prêcher dans un désert, car vous soutenez les actions d’un président de la République dont le mandat coïncide à l’apparition de la fièvre Ebola. La gestion de cette maladie est d’ailleurs décriée par ces critiques. Alors, que répondez-vous à ceux qui estiment que le Pr Alpha Condé n’a aucune d’avoir un second mandat?

Avant que le président ne vienne au pouvoir, la Guinée n’était pas fréquentable. C’était comme un pays à l’abandon. De 2010 à 2012, nous avons pu atteindre l’initiative pays pauvre très endetté. Avec à la clé, l’effacement de l’ardoise de la dette de deux milliards cent millions de dollars sur une pyramide de trois milliards cent millions de dollars. Il faudrait prendre en compte aussi la fiabilité socio-économique de la dette. Est-ce que cette fiabilité était prise en compte dans les politiques anciennes ? Je dis, non! Quelles sont les unités industrielles qui ont été réalisées? Où sont les routes?

J’ai vu un député de la place, Michel Kamano, qui m’a fait plaisir lorsque notre commission est passée au Parlement. Il a dit que s’il faut prendre en compte le devoir de mémoire, les anciens ministres doivent avoir le courage de dire la vérité. Lui, il a signé certains contrats, pour les travaux de bitumage. C’état une politique de l’éternel recommencement. Aujourd’hui, on est obligés de reprendre ces travaux. Ceux qui ont fait ça, sont devenus des incurables pourfendeurs de la politique du gouvernement d’Alpha Condé. Parce que quand on est patriote, on doit apporter son grain de sel, dire ce qu’on a fait et reconnaître les efforts des autres dans ce contexte économique difficile. Même dans une famille, quand vous avez un capital de confiance, les gens vont vous accompagner. Les indicateurs humains de développement du PNUD indiquent que la Guinée appartient au peloton de pays très pauvres très endettés. Mais, avec la politique du président Alpha Condé, la Guinée est devenue un pays économiquement fréquentable, transformable. La confiance est revenue dans le secteur minier à partir de l’audit. Aujourd’hui, il y a une société pour défendre les intérêts de l’Etat. Et, pour les cinq  prochaines années, la Guinée doit engranger près de 45 milliards de dollars américains. Soit trente milliards dans le secteur de la bauxite. Nous avons les gisements mondiaux qui se chiffrent à 40 milliards de ressources libérales. Que ce soit le minerai de bauxite, du fer ou de l’or, la Guinée va mettre à profit son secteur minier pour développer les autres secteurs.

Au niveau des finances, il y a des reformes, à savoir : la création de l’Autorité de régulation des marchés publiques. Tous les secteurs de croissance sur le plan fiscal seront pris en compte.

Au niveau du secteur de la pêche, nous avons un contrat avec  l’Union Européenne, qui va vers un dénouement heureux, nous pouvons mettre à profit nos produits halieutiques. Et, avec cette croissance, la Guinée va rejoindre le peloton des pays ayant un revenu intermédiaire.

Au niveau du secteur de l’énergie, Kaléta sera achevé en 2015. Il y aura la mise en consommation de 240 MW par rapport à Garafiri qui n’a que 75 MW. Parce que le choix vers le thermique n’est pas le bon choix. Et ces réalisations permettront de retisser les tissus industriels.

Au niveau de la fonction publique, ils sont en train de procéder à la mise en place d’un système informatique de fichier qui va nous permettre d’écraser tous les doublons. Et, pour la fibre optique qui permet à ce que la communication de l’internet soit efficace, et ainsi nous nous rendrons compte que nous sommes dans un village planétaire. Ça va amenuiser la situation de la pauvreté. Et, tous ceci n’a été possible que grâce au dévouement politique du Pr Alpha Condé. Car, un bon gouvernement politique conditionne un bon développement économique, où le secteur de la valeur ajouté sera pris en compte. Nous sommes allés à l’étranger pour informer les Guinéens de ce que le gouvernement a pu réaliser et leur demander de reconduire le Pr Alpha Condé à la tête de l’Etat.

En plus des entreprises réussies par le Pr Alpha Condé, susceptible de lui offrir un second mandat, quel message lancez-vous à ceux qui persistent à dire que le président a échoué?

C’est un mot d’optimisme. La conquête du progrès est une lutte permanente. Nous sommes en lutte et nous allons affronter les défis. Les options qui sont prises à l’intention du peuple sont bonnes. L’appréciation de cette politique publique aujourd’hui fait que nous nous rendons compte que les schémas que j’ai indiqués ci-haut sont des schémas universels.

La Guinée est revenue sur la scène internationale. Les positions partisanes doivent être relayées au second plan. Nous devons voir avec objectivité, si on veut être républicains. Si l’intérêt de la Guinée est-là, il faut venir à côté du chef de l’Etat pour travailler ensemble. Il faut que chacun des politiques apporte sa contribution par des conseils et des actions auprès du président Alpha Condé. La construction du tissu social doit être l’affaire de tous. Le président a reçu l’opposition à plusieurs reprises et il va continuer dans ce sens. Par rapport aux objectifs du développement, chacun doit jouer sa partition sans tenir compte de son appartenance politique. C’est la Guinée qui compte et tout le monde doit jouer pleinement son rôle. Nous sommes certains que ce message de paix sera entendu de tout le monde. Nous devons servir le peuple et non pas nous servir du peuple.

Le président Alpha Condé est mu par cette volonté et les opposants doivent faire de même. Nous avons connu des actes de vandalisme qui nous ont coûté 1.400 milliards de recettes en termes de moins-value à cause des manifestations non pas pacifiques mais musclées. On a brûlé et incendié des boutiques à Madina, etc. C’est la Guinée qui doit compter. L’Assemblée Nationale est un cadre idéal de discussions, il faut l’utiliser comme ça se fait ailleurs. Ce pays nous appartient tous, sans exception. Chacun doit apporter sa modeste contribution dans l’édification d’une Guinée solide, prospère où il fait bon vivre, une Guinée où les agrégats économiques seront ouverts pour l’intérêt supérieur de tout le peuple de Guinée. Et pour cela, j’invite tout le monde à venir participer à ce grand destin que le prof Alpha Condé a en main. C’est notre bijou précieux.

Propos recueillis par Mohamed BARRY

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1 commentaire
  1. Bah dit

    Aujourd8 le gouvernement guineens entrain 2 detourné ts c qui appartient au guineens mais dieu jujera

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