L’ancien bâtonnier de l’ordre des avocats de Guinée estime que notre pays n’a jamais été confronté à un problème de constitution. Mohamed Traoré pense que la Guinée a plus besoin d’hommes forts soucieux du respect des textes de loi.

Ce membre du Conseil national de la transition affirme que a notre pays doit avoir des hommes animés par le respect des textes.

‘’Personne ne peut dire qu’un pays n’a pas besoin de constitution. Mais l’erreur, c’est de croire qu’une constitution serait la panacée. On peut avoir la meilleure constitution du monde, mais si elle n’est pas respectée, elle ne sert absolument à rien’’, estime Mohamed Traoré, avant de rappeler que ‘’c’est pourquoi, le président de la République prête serment, notamment, d’une part, de respecter la constitution, et d’autre part, de la faire respecter’’.

Selon cet avocat, ‘’une constitution, comme toute œuvre humaine, ne peut être parfaite. C’est pourquoi, il existe une possibilité de révision ou de changement constitutionnel. L’essentiel, c’est que la révision ou le changement de constitution contribue à renforcer la démocratie et à consolider les institutions. Mais si la révision ou le changement de constitution a pour but ou pour effet de satisfaire uniquement les desiderata d’un homme ou un groupe d’hommes, c’est la démocratie qui en pâtit’’.

Malheureusement, ajoute-t-il, ‘’c’est ce qui s’est passé souvent dans notre pays. En 2001, une révision constitutionnelle en vue de permettre au Général Lansana Conté de briguer un troisième mandat (même si le nombre de mandats ne faisait partie des règles intangibles), et 2020, adoption d’une nouvelle constitution qui permettait au Président Alpha Condé de contourner la règle de la limitation du nombre de mandats’’.

Il reste convaincu que ‘’la Guinée comme beaucoup d’autres pays africains, n’ont pas un problème de textes mais un problème de respect de ces textes. Ce qui est important plus que tout, c’est d’avoir ce qu’on appelle l’esprit des lois. Le terme loi pris ici dans un sens générique. Une loi n’est jamais parfaite ; elle peut comporter des lacunes, une maladresse de rédaction, un vide sur certaines questions. Malheureusement, de petits malins, laissent l’esprit d’un texte, pour s’accrocher à des détails qui les arrangent. C’est justement ce qu’il faut combattre’’.

Pathé BAH, pour VisionGuinee.Info

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