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Monographie de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée

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[dropcap]A[/dropcap]u moment où se tient le congrès national de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée, (UFDG) il s’impose de retracer l’historique de ce parti, d’expliquer (à nouveau) son objet, son influence intérieure et extérieure, de présenter son organisation, son combat et son idéal politique. Mais aussi présenter ses principaux dirigeants.

Monographie UFDGI- Genèse et évolution de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée

Le parti dénommé « Union des Forces Démocratiques de Guinée » qui a pour sigle « UFDG » est constitué historiquement de l’alliance de plusieurs partis politiques qui ont vu le jour à l’avènement du multipartisme en République de Guinée. En voici le cheminement.

  1. Création: en septembre 1991 est créé « l’Union des Forces Démocratiques », (UFD) à l’issue de la fusion de plusieurs partis et mouvements politiques qui en sont les fondateurs.

Ce sont : l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) d’Amadou Oury Bah, le Parti de l’Unité et de la Renaissance (PUR) d’Alpha Ibrahima Sow, l’Union des Forces Patriotiques (UFP) de Mamadou Baadicko Bah et alliés, le Forum Démocratique de Guinée (FODEG) du mouvement estudiantin et des Guinéens résidant en Côte d’Ivoire.

  1. De l’Union des Forces Démocratiques à l’Union des Forces Démocratiques de Guinée

L’Union des Forces Démocratiques (UFD) devient « l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) à l’issue du congrès extraordinaire des 30 et 31 août 1997. Le parti est homologué par l’Arrêté N° A/98/0742/MID du Ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation de la République de Guinée.

En juillet 2007, le parti « Hafia » de Saliou Bella Diallo noue une alliance avec l’UFDG.

  1. Emblème: la couleur orange du soleil levant et la couleur verte du fromager. Le tout sur un fond blanc.
  1. Objet

L’objet du parti se décline en 5 points. Il convient juste de citer le premier (voir les statuts pour les autres).

L’UFDG « ambitionne promouvoir la démocratie dans la cohésion sociale afin de bannir l’exclusion par le rejet de toute forme de discrimination basée sur l’ethnie, la religion, le sexe et l’origine sociale dans la recherche des solutions aux problèmes politiques et économiques du pays et de mettre en œuvre un programme politique capable de promouvoir le développement durable et induire le bien-être et l’épanouissement de chaque Guinéen ».

  1. Cadre statutaire : l’UFDG est encore classé sur l’échiquier politique  guinéen parmi les partis d’opposition.
  1. Principaux responsables de l’UFDG de 1991 à nos jours

-Secrétaire Général : Amadou Oury Bah, plus connu sous le nom de Bah Oury, fondateur du parti. Il a occupé ce poste de la création de l’UFD en 1991 à 2007. Depuis novembre 2007, il occupe le poste de vice-président.

-Présidents 

Bâ Mamadou surnommé « Doyen Bâ Mamadou » devient président du parti d’octobre 2002 à novembre 2007.

-Mamadou Cellou Dalein Diallo, communément appelé « El Hadj Cellou » ou « Cellou Dalein », est président du parti de novembre 2007 à nos jours. Il a été investi candidat de l’UFDG à la présidentielle de 2010. Tout porte à croire qu’il le sera à l’issue des assises en cours.

II- Organisation et fonctionnement

Structures, instances

A la base

L’UFDG est organisé sur l’ensemble du territoire guinéen en comité de base, sections et fédérations. A l’étranger, les structures du parti sont régies par les mêmes principes. Chacune de ces structures fonctionnent sous forme de réunions, conférences, congrès, congrès extraordinaires.

-Au niveau national

-Le bureau Exécutif (BE)

Direction nationale du Parti, il est composé de membres élus par le Congrès et de membres de droit. Il a pour mission « la conception du programme du Parti, la mise en œuvre et le suivi des décisions du Congrès ». Le nombre des membres du BE devrait être consolidé par le congrès.

– Le Conseil Politique 

Instance du BE, il est composé de 19 membres dont le Président du parti, le/ la Président(e) d’Honneur, les 5 Vice-présidents. Y siègent également la Présidente du Comité National des Femmes, le Secrétaire général du Comité National des Jeunes,le Président du Comité National des Sages, le Secrétaire Général et le Trésorier Général et 7 membres choisis par le BE. Le nombre des membres du conseil politique devrait être revu lors du congrès.

Mode d’élection, mandat et fonctions 

Le Président du parti 

Le président de l’UFDG est élu par le congrès national pour un mandat de 5 ans. Il « préside les réunions du Bureau Exécutif, du Conseil politique et des instances nationales du Parti. Il impulse, coordonne et contrôle les activités du Parti. Il représente le Parti dans tous les actes de la vie civile, … ». «In statut de l’UFDG ».

Les vice-présidents 

Les vice-présidents assistent le président dans l’exécution de sa mission. Une pré-séance devrait être instaurée par le congrès(encours) pour mettre en place un ordre protocolaire. Ils sont au nombre de cinq dont :

1  vice-président chargé des relations extérieures et de la communication,

1 vice-président chargé des affaires juridiques et sociales,

1 vice-présidente chargée des questions culturelles,

1 vice-président chargé des affaires politiques,

1 Vice-Président chargé de l’Éducation et de la   Culture

III- Implantation du parti

En tant que parti national, l’UFDG est implanté sur l’ensemble du territoire national. Il a des structures partout où il y a des Guinéens et où nécessité se fait sentir.

-A l’Intérieur

L’UFDG a ses structures dans toutes les sous-préfectures, préfectures et dans les 5 communes spéciales de la ville de Conakry. À ce jour, le parti compte 3000 comités de base, 386 sections, 54 fédérations,

– A l’extérieur :

On dénombre 39 fédérations en Afrique, Europe, Amérique du Nord (Etats-Unis, canada), Asie. On peut citer : France, Allemagne, Angola, Belgique, Bénin, Canada, Chine, Côte d’Ivoire, Espagne, États-Unis (dans les Etats et districts de Chicago, New York, Ohio, Philadelphie, Washington DC, Washington Metro), France, Gambie, Hollande, Maroc, Portugal, Royaume-Uni, Sénégal, Sierra Leone, Suisse, Tchad et Togo, etc. Plusieurs dizaines de sections du parti sont installées en France et aux Etats-Unis, notamment.

IV- Alliances et Combat politiques de l’UFDG.

-Alliances

En plus des partis et mouvements cités ci-haut, l’actuel premier parti politique de l’opposition guinéenne a noué des alliances avec des partis historiques et des nouveaux partis.

A l’occasion de l’élection présidentielle de 2010, il a fait alliance avec l’UFR* de Sidya Touré, la NGR d’Abbé Sylla, la GECI de Mohamed Soumah, les NFD de Mouctar Diallo. Cette alliance prit la dénomination d’« Alliance des Bâtisseurs ».

Le parti a renforcé ces premières alliances lors des législatives de 2014 avec le RDIG de Jean-Marc Telliano, le PRGP d’Alpha IbrahimaSila Bah,l’UFC d’Aboubacar Sylla, l’UFD de Mamadou Bah Badiko, l’UGDD deGeorge Gandhi Faraguet, etc.

Dans l’optique de l’élection présidentielle prévue en octobre 2015, l’UFDG envisage une alliance avec « les Forces Patriotiques pour la Démocratie et le Développement » de Moussa Dadis Camara, ancien président de CNDD (2008-2010).

-Combats

Depuis sa formation, l’UFDG a été un fer de lance du combat démocratique  de Guinée. Ce parti politique s’est battu à un moment ou un autre aux côtés des autres partis dont :l’UNR*, le RPG (au pouvoir), le PRP, DYAMA, l’UNP, l’UPG, le PDG-RDA, le PDG-AST » contre le pouvoir en place : le PUP ou le CNDD.

Ce rôle de leadership n’a pas été sans conséquences pour les dirigeants de l’UFDG et leurs alliés sous les régimes militaires et civils entre 1991 et maintenant. Ils ont subi : intimidations,arrestations arbitraires, emprisonnement, tentatives d’assassinat, exil.

Quelques exemples :

Bah Oury 

-Novembre 1990, il est arrêté et emprisonné pour avoir soutenu les manifestations estudiantines.

-Novembre 1992, accusé de vouloir attenter à la vie du président Conté, il est à nouveau arrêté et emprisonné.

Les militaires au pouvoir sous le conseil National de la Démocratie et du Développement ne le ménage pas non plus. Se souvient-on qu’il fut éconduit manu militari, le 23 octobre 2010 par les hommes du Général Sékouba Konaté qu’il avait croisé au domicile du président de l’UFDG.

-Juillet 2011, accusé de participation active à l’attaque de la résidence privée d’Alpha condé dite « Affaire du 19 juillet », Bah Oury échappe de justesse à une nouvelle arrestation. Exfiltré pour le Sénégal, il rejoint la France où il vit actuellement en exil. Condamné à la réclusion criminelle à perpétuité par contumace, un mandat d’arrêt international pèse toujours sur lui.

Bâ Mamadou 

Son âge et la notoriété que lui donnait son titre de « Doyen » ajouté à son charisme et à son audace le rendaient difficilement appréhendable et emprisonnable. Cependant, la destruction des constructions de Kaporo-Rail dite « l’affaire Kaporo- Rail » en février 1998 lui valut d’être arrêté et emprisonné par le pouvoir militaire en place.

Cellou Dalein Diallo (CDD)

Rarement un responsable politique aura été autant persécuté en aussi très peu de temps.

Déchu de son mandat de premier ministre en avril 2006, il s’exile aux Etats-Unis au risque d’arrestation.

Devenu président de l’UFDG, il s’expose à toutes sortes de menaces et de dangers.

-Le 28 septembre 2009, lors de la manifestation des Forces Vives, Cellou Dalein est l’un des leaders les plus atteint. Violenté au même titre que Sidya Touré, Jean-Marie Doré, Lounsény Fall, etc. il est blessé sur la tête et aura 4 côtes cassées.

La gravité de ses blessures lui vaut une évacuation d’urgence pour la France.

-Le 3 janvier 2010, les militaires qui viennent de s’emparer du pouvoir font une descente musclée à son domicile.

Le régime politique d’Alpha Condé s’est tout particulièrement acharné contre le président de l’UFDG, ses proches, ses militants et sympathisants: violations répétées et descentes inopinées de domicile suivies de pillages systématiques par les forces de l’ordre continuent.   Il a souvent frôlé la mort dans son combat pour la démocratie en Guinée.

-Le 3 avril 2011, sûrement visé par les forces de l’ordre, c’est l’un des militants de Cellou Dalein qui prend la balle : Zacharia Diallo, première victime du nouveau régime et symbole de la répression du RPG au pouvoir.

-Le 29 août 2011, Thierno Soufiana Diallo, un autre militant est kidnappé par des militaires. Accusé comme Bah Oury « d’être impliqué dans l’attentat manqué contre le Président Alpha Condé et emprisonné, il meurt en détention le 18 janvier 2012. Par « manque de soins médicaux ou sous la torture ? On ne la saura peut-être jamais.

– Le 25 janvier 2012, Bano Sow et  Alpha Souleymane Diallo sont également kidnappés sans motifs par des hommes armés avant d’être relaxés.

-Le 2 février 2012, Abdoulaye Mané subi le même sort. Il est arrêté sans motif.

-Le 26 août 2012, le président de l’UFDG essuie une tentative d’assassinat tout comme Sidya Touré et Lansana Kouyaté.

-Le16 septembre 2014, Amadou Oury Diallo, chef de la section motard de l’UFDG est froidement assassiné à son domicile par des inconnus.

Amadou Oury Diallo, plus connu sous le nom de « Diallo Sadakadji », un sympathisant de l’UFDG est poussé à l’exil pour les mêmes accusations de complot que les précédents.

Tibou Camara, ami du président de l’UFDG et sympathisant du parti vit en exil à cause de cette affinité tout particulièrement.

Parmi les 157 victimes des massacres du 28 septembre 2009, les 40 femmes qui ont subi des viols, les 1500 blessés (Rap. Amnesty International, sept.2011) sont pour la quasi-totalité des militants de l’UFDG.

L’UFDG  a sûrement payé le plus lourd tribut de la lutte pour l’avènement de la démocratie de Guinée : 64 morts sous le régime actuel, des centaines de blessés et de handicapés à vie. Un carré, « le carré des victimes d’Alpha Condé » leur est réservé au cimetière de Bambéto.

On comprend aisément que Cellou Dalein Diallo,le président de ce parti glorieux soit le chef de fil de l’opposition guinéenne.

V- Complément

Les services techniques de l’UFDG

– Le Cabinet du Président : avec un Secrétaire général, un Secrétaire administratif, un Trésorier général et un Secrétaire chargé de la sécurité et du maintien d’ordre.

– Le Directeur de cabinet du Président : devrait être désigné par le présent congrès.

Sa mission : assister le président « dans le suivi et le contrôle de la mise en œuvre des décisions du Parti ».

– La Cellule de Communication

Compte en son sein un : 1 Coordonnateur, 1Coordonnateur adjoint, 1Chargé des Relations médias, 1 Porte-Parole, 1Responsable Relations Extérieures et Publiques, 1Responsable Rédaction, 1Responsable Evènementiel, 1Responsable Régie/Production.

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Abréviations et sigles

* UNR, union pour la Nouvelle république ; RPG, rassemblement du peuple de Guinée ; PRP, Parti pour le renouveau et le Progrès ; UNP, Union National pour le progrès ; PUP, parti de l’Unité et du Progrès, CNDD, Conseil national pour la démocratie et le développement ; UFR,  Union des Forces Républicaines ; NGR, Nouvelle Génération pour la République ; GECI, Génération Citoyenne ; NFD, Nouvelles Forces Démocratiques ; RDIG, Rassemblement pour le Développement Intégré de la Guinée ; PGRP, Parti Guinéen pour la Renaissance et le Progrès ; UFC, Union des Forces du Changement ; UGDD, Union Guinéenne pour la Démocratie et le Développement ; FPDD, Forces Patriotiques pour la Démocratie et le Développement.

Brève biographie de Cellou Dalein DIALLO

Naissance : en 1952 à Labé

Formation

Etudes de comptabilité et gestion Ecole Supérieure d’Administration (Conakry).

Formations spécialisées

Stages diplômant en : Micro et Macro Économie à Paris, au Centre d’Etudes Financières, Economiques et Bancaires (CEFEB), paris I-Panthéon-Sorbonne, à l’Agence Française de Développement (AFD) et à l’Institut du FMI à Washington.

Fonctions administratives

Inspecteur des finances, (1976/79), Directeur Commercial, puis Directeur de la Comptabilité Centrale de la Société Sectorielle d’Etat SERCOM (1979-82) ; Chef du Bureau d’Études à la Banque Guinéenne du Commerce Extérieur (1982-85) ; Directeur des Départements de : la Comptabilité, du Département des Changes et Directeur Général des Affaires Économiques et Monétaires de la Banque Centrale (1985-1995), Administrateur Général Adjoint des Grands Projets (ACGP) à la Présidence de la République (1995-96)

Fonctions ministérielles

Ministre des Transports des Télécommunications et du Tourisme (1996-97), Ministre de l’Equipement Transports, Travaux Publics, Télécommunications et Environnement (1997-99) ; Ministre des Travaux Publics et des Transports (1999- 2004) ; Ministre de la Pêche et de l’Aquaculture (2004) ; Coordinateur de huit départements ministériels du secteur économique (Finances, Coopération, Plan, Mines, Agriculture, Commerce, Tourisme et Pêche (2004) – Premier Ministre (2004-2006).

Titre Honorifique : Officier National de l’Ordre du Mérite de la République Française en 1998.

Orléans, le 24 juillet 2015 par Lamarana-Petty DIALLO

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