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Monsieur le Président, débloquez la situation

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[dropcap]A[/dropcap]ux élections communales de février 2018, sur toute l’étude du territoire guinéen, comme toute formation politique au pouvoir à travers le monde, le RPG Arc-en-ciel a été victime de la gestion de ses cadres déconnectés des réalités et plus soucieux de leur bien-être que d’élaborer un programme socioéconomique pouvant fédérer les électeurs.

Alpha Condé, son chef et également Président de la République, le sait. Mais va-t-il accepter de débloquer la situation notamment à Matoto, Kankan, Kamsar ?

A Matoto, qualifiée à tort comme étant la plus grande commune du pays, le RPG Arc-en-ciel compte sur l’annulation de l’élection du Député Kalémodou Yansané au poste de Maire, annoncée par le Général Bouréma Condé, Ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, pour s’offrir la gestion d’une des cinq communes de Conakry, capitale du pays. Mais annuler cette élection, plutôt que de la continuer, serait une preuve irréfutable que le système de multipartisme sans démocratie, hérité du PUP du Général Lansana Conté est le modèle que les cadres du RPG arc-en-ciel, dont nombre d’entre eux, comme le Général Bouréma Condé, étaient des commis, ne sont pas prêts à mettre dans les oubliettes.

Seuls aux commandes du pays depuis la fin de 2010, suite à l’élection du Professeur Alpha Condé à la Présidence de la République, ils auraient dû comprendre que dans un pays, au bout de 15 à 20 ans, des changements démographiques s’opèrent dans les principales villes.

Des changements qui font que les gouvernants adaptent leur administration aux nouvelles donnes Conakry et différentes villes du pays vivent ces changements et l’administration du RPG arc-en-ciel roule toujours à la vitesse du Comité militaire de redressement national du Général Lansana Conté, qui a renversé le 3 avril 1984 le régime dictatorial de Sékou Touré (je souligne que je suis fils d’un Compagnon de l’indépendance). Depuis, ce sont toujours les mêmes préfectures, les mêmes communes et ce malgré une démographie galopante et des villes qui se sont étendues considérablement.

Ratoma plus grande et plus peuplée

Selon des données compilées dans une étude intitulée Fréquence des parasitoses intestinales dépistées à la Société de Laboratoire d’Analyses Biomédicales de Guinée (SOLABGUI) par M, Dieudonné Rohingam, Maître es Sciences Biologiques à l’Université Gamal Abdel Nasser de Conakry, avec ses 62 Kilomètres carrés, Ratoma fait presque le double de Matoto qui mesure 36 Kilomètres carrés.

En termes de superficie, la deuxième plus grande commune de Conakry est Dixinn qui, avec ses 40,80 Kilomètres carrés est un peu plus vaste que Matoto. Matam, la plus petite des Communes de Conakry, avec ses 8 Kilomètres carrés est 3 fois plus petite que Kaloum, le centre administratif. Un redécoupage territorial s’impose depuis le début des années 2000.

L’ancien ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, Alhassane Condé, très proche du Président Alpha Condé, aurait dit-on travaillé sur ce dossier. Mais, estiment des analystes de la scène politique guinéens, « occupés par des stratégies politiciennes, les conseillers du Président ont compté sur la machine électorale (CENI et Administration du Territoire) pour gagner au lieu de procéder à une nouvelle cartographie des communes, des quartiers, etc. comme cela se fait dans les pays démocratiques, plutôt que compter sur le contrôle du processus électoral en procédant, au besoin, à des additions et/ou soustractions de votes au bénéfice du RPG arc-en-ciel, comme cela se faisait du temps du PUP de Lansana Conté ? ».

Aujourd’hui, il est nécessaire de rééquilibrer les communes de Conakry et des différentes capitales régionales. Il faudrait même penser à créer une région en Région dite forestière, avec comme capitale Guékédou et comptant les villes de Kissidougou, Kérouané et Macenta. A Conakry par exemple, en tenant compte des superficies actuelles des communes et de la taille de leurs populations, la capitale pourrait compter au moins 12 communes. Celles de Kaloum et Matam garderaient leurs identités actuelles. Dixinn devrait être scindée en 2 communes, Matoto en 3 et Ratoma en 5. Si tel avait été le cas, le RPG Arc-en-ciel et ses alliés, l’UPR surtout, auraient eu au moins 4 communes dans la capitale, aussi bien dans l’actuelle Ratoma où l’hégémonie électorale de l’UFDG serait réduite. A Matoto, qui compterait 3 communes plutôt qu’une, ils auraient également remporté une de ces communes.

Revoir à la hausse le nombre de députés

Dans chacune des capitales régionales, et dans les préfectures de Dubréka, Siguiri, et la Ville de Kamsar, il serait possible de les subdiviser en 3 départements électoraux pour y élire un député uninominal. Cette mise à jour de la cartographie permettrait une meilleure représentativité politique de la population. Kaloum qui a moins de 100 mille habitants a son député alors que Ratoma qui en au moins 8 fois plus n’en a qu’un.

Dans un tel scénario, Mamou, ma ville d’adolescence, compterait 3 départements électoraux pour élire 3 députés uninominaux. Bouliwel, Porédaka, Pettel, Horè Fello jusqu’à Konkouré, devraient constituer une circonscription électorale. Timbo, Saramoussaya, Niagara, Dounet, Koumi, Boulbinet et Almamya, devraient constituer la seconde. Kimbely, Abattoir, Télico, Tambassa, Soyah, jusqu’à Ouré Kaba devraient constituer la troisième circonscription. L’UFDG aurait-elle tout rafler comme c’est le cas actuellement ? Fortes chances Kimbely, Abattoir, Télico, Tambassa, Soyah, jusqu’à Ouré Kaba,où se concentrent l’essentiel des votes RPG arc-en-ciel aurait pesé plu lourd, pour favoriser le choix de son candidat. Et chacune des autres préfectures actuelles devrait compter 2 députés uninominaux plutôt qu’un.

Le Mali (147 députés), le Sénégal (165 députés), le Burkina Faso (127 députés) et la Guinée (114 députés) ont chacun moins de 20 millions d’habitants. Le Gabon qui en a à peine 2 millions, compte 143 députés. La Guinée, qui compte 114 députés depuis 23 années, devrait sans aucun problème compter 143 dont 95 uninominaux et 58 sur une liste proportionnelle au niveau des régions. Conakry qui accueille au moins le quart de la population en aurait 12, Kankan, Kindia et Nzérékoré en auraient chacune 8, Boké et Labé en auraient chacune 6 et les régions de Mamou, Faranah et celle de Guékédou (à créer) en auraient chacune 4 élus à la proportionnelle.

Comme je l’avais fait en novembre 2003, j’appelle les acteurs politiques et ceux de la société civile à engager le pays dans des réformes administratives et législatives pour convenir d’un réel programme de développement social et économique et le sortir du cycle d’élections mal organisées et toujours contestées. Au nombre des personnes qui avaient reçu cette réflexion figurent en bonne place le Président Alpha Condé, M. Bah Oury fondateur de l’UFDG et Bah Ousmane, Président de l’UPR et Ministre conseiller à la Présidence. Seul ce dernier avait réagi. Quelques mois après, il y a eu les Journées de réflexions des Forces vives.

Jusqu’à preuve du contraire, je suis membre du Comité central du RPG Arc-en-ciel. Mon compagnonnage avec le président Alpha Condé date de plus de 30 ans. Mais la Guinée est plus importante que les partis politiques et les ethnies. Tout patriote se doit de le comprendre et agir en conséquence.

Par Ibrahima Sory BALDE

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1 commentaire
  1. Mo. Sylla dit

    Félicitations mon boss cette proposition est à experimenter et prendre en compte. Elle peut facilité la gestion des recettes communales des ordures et même créé de l’emploi.

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