Dans une nouvelle étude, l’agence de notation Moody’s affirme que les pays africains devraient être amenés à intensifier leur recours aux marchés financiers internationaux à moyen et long termes.
L’agence de notation américaine vient de publier une étude intitulée « International Sovereign Issuance in Africa 2012/2013 » dans laquelle elle dresse un panorama des activités d’émissions à l’international de l’Afrique. Moody’s s’attend à ce que les États africains émettent des euro-obligations pour financer une partie de leurs besoins considérables en infrastructures et estime que ce contexte est propre à renforcer la présence des collectivités locales, entreprises et établissements financiers sur les marchés obligataires internationaux.
Financement des infrastructures
Les émissions obligataires sur les marchés internationaux devraient se faire majoritairement à l’initiative des États africains, poussés par la nécessité de financer (…) leurs besoins d’infrastructures.
« Les émissions obligataires sur les marchés internationaux devraient, selon nous, se faire majoritairement à l’initiative des États africains, poussés par la nécessité de financer une partie de leurs besoins d’infrastructures qui, évalués à plus de 90 milliards de dollars par an, sont sur le long terme considérables. » souligne Aurélien Mali, analyste – VP chez Moody’s, qui signe cette étude. « Cette tendance est de nature à favoriser les nouvelles émissions internationales des émetteurs publics (« GRI ») avec, pour référentiel, les différents emprunts d’État émis. »
« À court terme, cependant, nous sommes portés à croire que les financements par le biais des émissions obligataires internationales, malgré une montée en puissance, ne continueront à représenter qu’une part limitée des flux bruts de capitaux à destination de l’Afrique », poursuit Aurélien Mali.
Un phénomène encore limité
En Afrique, le recours aux marchés de capitaux est, jusqu’à présent, demeuré limité. Seuls 13 des 54 pays africains ont pour l’instant émis des instruments libellés en devises sur les marchés internationaux. Ce phénomène s’explique par l’accès des États et plus généralement du secteur public, à d’autres sources de financement externes, à savoir des financements multilatéraux, des financements bilatéraux, des prêts de banques commerciales et d’autres créanciers privés.
Comparativement à d’autres zones émergentes, l’Afrique demeure la plus fortement tributaire des sources de financement multi- et bilatéral. À fin 2011, ces deux sources de liquidité externes représentaient à elles-seules plus des trois quarts des dettes extérieures publiques et emprunts garantis par l’État, alors que les prêts accordés par des banques commerciales et les émissions obligataires internationales ne comptaient chacun que pour 10% des dettes externes.
In Jeune Afrique