Deux journalistes de Radio France Internationale sont tombés au Mali. Il est bien tôt encore pour comprendre ce qui est arrivé. Ce que nous savons, c’est que ces deux journalistes, Ghislaine Dupont et Claude Verlon incarnaient à nos yeux ce que la profession possède de meilleur.
Par facilité, nous employons trop souvent cette expression qui précède la critique : « Les médias ». L’actualité vient nous rappeler ces jours-ci que si nous possédons tous la même carte de presse, nous ne faisons pas tous le même métier. Ghislaine Dupont ne faisait pas le « buzz », elle ne hantait pas les plateaux de télévision, elle ne faisait pas circuler des pétitions scandaleuses pour vendre un mauvais « produit ». Ce n’est pas tant son courage et celui de Claude Verlon — par ailleurs réel — qu’il faut louer que la passion de comprendre et de faire comprendre des conflits africains qui n’entrent pas toujours dans nos grilles de lecture.
Ghislaine Dupont accomplissait un travail au long cours, patient, bien loin de nos projecteurs. Elle et Claude Verlon, qui si souvent racontaient la guerre et la violence du monde, se situaient du côté de la paix.
By Politis