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Mory Sangaré, un imperturbable ministre (opinion)

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[dropcap]I[/dropcap]l a une très grande connaissance de l’école et est convaincu qu’il faut changer de méthode pour créer un modèle. Enseignant de carrière, militant politique et syndicale dans le vrai du mot, le ministre guinéen de l’Education nationale maîtrise  son département dans les moindres détails et envisage  de bonnes dispositions pour améliorer la qualité du processus enseignement apprentissage à travers la formation continue des enseignants.

La gestion des ressources humaines par une meilleure allocation du personnel enseignant conformément à la carte des postes et le tout soutenu par un suivi pédagogique et administratif rigoureux.

Chaque ministre qui arrive vient avec son style et son stylo, voulant marquer de manière indélébile son passage à la tête du département de l’Education.

Nommé le 25 mai 2018, dans un contexte très tendu, secoué par une lancinante crise syndicale qui a emporté des ministres, le patron de l’Education nationale résiste avec une batterie de mesures qui correspondent à sa feuille de route et à la demande du Premier ministre.

Il a fait son baptême de feu pendant la grève des enseignants sans gérer les humeurs de qui que ce soit. C’est quelqu’un de très endurant qui s’est mis en tête qu’il faut enclencher des reformes le plus vite que possible et sortir du piège de certains cadres et leaders syndicaux qui empêche l’école guinéenne de se qualifier.

Il cherche plutôt à construire une école de qualité bâtie sur la sérénité et la continuité conformément à la volonté du chef de l’État. Il est du système et s’y connaît. Il n’a point peur des gens remuants et compte mener ses reformes jusqu’à terme. On ne secoue pas le vieux cocotier avec un ballon d’air.

Les grands défis

Sur la question des contractuels, le dernier conseil des ministres sous la présidence du chef de l’État a annoncé la bonne nouvelle. Le professeur Alpha Condé invite le ministre Mory Sangaré aux réformes encourageantes à traiter avec précaution la situation des enseignants  contractuels avant leur intégration à la fonction publique.

De ce fait, le ministre soucieux de la qualification et de la performance du système éducatif, annonce qu’un vaste programme d’évaluations et de mise à niveau sera mis en œuvre avant leur intégration dans le fichier de l’administration publique. Selon lui, seuls les méritants auront le privilège, recrutés sur la base de critères très rigoureux. C’est un bon début rassurant. Car l’éducation était la porte de transit pour des médiocres à la fonction publique.

Sur la préoccupation des parents d’élèves par rapport aux cours de rattrapage, suite à la grève enregistrée dans le secteur de l’éducation en début d’année scolaire 2018-2019, l’école a été paralysée par endroits. Au soir de l’accord trouvé entre l’État et le SLECG, les enseignants grévistes ont été sommés de préparer des séances de rattrapage des cours pour être dans le temps afin que le calendrier scolaire soit respecté sans déroger à la dynamique habituelle ou envisagée.

Instruction a été faite par le ministre aux différents services de contrôle de veiller de manière constante sur le déroulement correcte des programmes et de faire remonter toutes les informations au niveau de son cabinet pour s’assurer collectivement  du respect des engagements pris par les enseignants titulaires qui ont observé la grève.

Le ministre Mory Sangaré rassure de ce côté qu’il est autant soucieux que les parents d’élèves. Il informe justement l’opinion que le contenu des cours sera respecté de même que le calendrier des examens nationaux. Tout le monde sera au même niveau et ira en même temps aux examens conformément au calendrier qui sera établi après avoir eu la certitude que les programmes ont été bouclés à tous les niveaux.

Sur le plan de la qualification et de l’amélioration des enceintes scolaires, son ambition est grande  à ce niveau. C’est d’ailleurs, un défi que le Président de la République, Pr. Alpha Condé lui-même veut relever. Et le ministre est foncièrement dans une stratégie à grande échelle pour mieux qualifier les enseignants à travers une série de formation continue et d’une allocation du personnel enseignant pour le bien de l’école guinéenne.

En outre, il est engagé dans la rénovation des écoles Africof, qui étaient dans un  piteux état au vu et au su de  tous, pour le bien des élèves, enseignants et tous les visiteurs qu’ils soient étrangers ou nationaux. Il faut dire cependant, que le ministre Mory Sangaré n’est pas ce cheveu tombé dans la soupe. Comprendra qui voudra !

Produit de l’institut polytechnique Julius Nyerere  de Kankan, étudiant stagiaire en situation de classe de 1979 à 1983 et professeur de lycée/collège de 1985 à 2001. 2002 à 2003, il sort de l’ISSEG de Manéah en qualité de Professeur  d’Ecole normale. Directeur des études de l’ENI de Labé de 2008 à 2011, puis inspecteur régional de l’éducation de la même région de 2011 à 2017. Inspecteur régional de l’éducation de Mamou de 2017 au 25 mai 2018 et enfin ministre de l’Education nationale et de l’alphabétisation à compter du 25 mai 2018. Mory Sangaré a construit la carrière de plusieurs générations de cadres.

En Guinée, le bon ministre est celui qui partage l’argent public ou n’affecte nullement un intérêt. C’est connu de tous. Et le Président le sait autant ! Et surtout que le ministère de l’Education nationale est très convoité et chacun veut profiter de la moindre crise pour faire partir celui qui est aux commandes. C’est aussi le sens des hostilités. Que cela soit su de tous !

Par Alpha Oumar SACKO

Universitaire

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