[dropcap]L[/dropcap]e journaliste Moussa Moise Sylla, poursuivi pour atteinte au secret de la défense nationale, devra attendre encore pour être fixé sur son sort. Son procès a été une nouvelle fois renvoyé au 30 mars prochain. Le directeur de la chaine de télévision privée Espace TV dit ne pas comprendre cet énième report.

Pour notre confrère, qui a poussé un coup de gueule au Tribunal de première instance de Mafanco, ‘’quand on a décidé de me poursuivre, on a réuni toutes preuves pour prouver ma culpabilité. Je ne comprends tous ces nombreux reports’’.

‘’Quand vous avez des preuves, vous vous mettez dans une sorte de diligence pour que le procès se tienne. Cette épée de Damoclès, si c’est fait exprès, pour que je puisse être intimidé et que je perde d’un iota ma liberté de ton ou la ligne éditoriale de mon média, c’est perdu d’avance. Ça ne sera à rien de maintenir la pression parce qu’elle n’agit pas sur ma personne’’, estime Moussa Moise Sylla.

Pour avoir mis sur la place publique des informations concernant l’armée guinéenne, le journaliste estime son procès est une honte. ‘’Je mérite un trophée, pas des poursuites judiciaires. Ce que j’ai dit a permis de changer beaucoup de choses. Le chef de l’Etat a pris connaissance de certaines réalités qui lui échappaient. Ce procès n’a pas lieu d’être parce que c’est une honte pour nous’’, lâche-t-il en présence de son avocat.

Il affirme que la justice a mieux à faire que de lui donner une célébrité. ‘’Regardez toutes ces caméras. Toute cette énergie aurait pu être utilisée pour des causes qui en valent’’, assure-t-il, serein, estima de nombreuses victimes dans notre pays sont en attente de  procès. ‘’La justice aurait pu utiliser le peu de moyens qu’elle a pour dire le droit’’, conclut le patron d’Espace TV.

Salématou BALDE, pour VIsionGuinee.Info