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Moussa Para Diallo de la Fédération des paysans du Fouta Djallon : ‘’Pourquoi j’ai rencontré le colonel Doumbouya…’’

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[dropcap]V[/dropcap]endredi, le président de la Fédération des paysans du Fouta Djallon a rencontré le colonel Mamadi Doumbouya. Moussa Para a échangé avec nouvel homme fort de la Guinée sur des questions économiques.

Au micro de VisionGuinee, le patron de la Fédération des paysans du Fouta Djallon est revenu sur les grandes lignes de cette rencontre. Entretien.

VisionGuinee : Des commentaires vont bon train après votre rencontre avec le colonel Doumbouya suscite des commentaires sur les réseaux sociaux. Dites-nous, quel était le but de cette rencontre ?

Elhadj Moussa Para Diallo : J’étais parti le voir pour qu’il sache qu’il y a des organisations paysannes organisées de la base au sommet et qui méritent le soutien des autorités. Le but de notre rencontre, c’était d’abord lui souhaiter la bienvenue et lui dire que les paysans sont là, ils comptent davantage sur eux pour développer l’agriculture. Je suis allé lui dire qu’il faut repenser l’agriculture.

Si on veut être autosuffisants, il faut surtout avoir à manger dans le pays avant de penser à exporter. Si les autres pays sont indépendants, c’est parce qu’ils ont d’abord eu de quoi nourrir leurs familles. C’est le surplus qui est revendu. Chez nous, on n’a pas même pas de quoi manger. On ne fait que du bricolage. Donc voilà pourquoi il fallait voir le premier responsable pour en discuter et lui faire savoir que nous sommes organisés en groupements, unions, fédérations et confédérations sur l’ensemble du territoire.

Quels conseils avez-vous prodigué au colonel Doumbouya ?

C’est simple. Si on a les oreilles de l’administration pour nous écouter et nous accompagner, je pense qu’on peut faire grand-chose. Il ne s’agit pas de tout mélanger et vouloir faire quelque chose de propre. Ce n’est pas possible.  Il faut à un moment donné que les gens sachent qu’il s’agit du développement économique. Chacun a son rôle. Les politiciens n’ont qu’à faire la politique, les économistes auss doivent faire l’économie. On ne peut pas tout mélanger et espérer sortir une bonne chose.

Le président Doumbouya vous a-t-il consulté pour occuper le poste de ministre de l’Agriculture et l’Elevage dans le gouvernement de transition ?

Non ! Je n’ai pas été sollicité pour ce poste. Nous n’avons parlé que de développement. Car j’estime qu’il faut repenser le secteur agricole.  Je pense qu’il nous a bien entendu. Il a promis de nous associer dans ce qu’il va faire dans le domaine de l’agriculture.

A quoi faut-il s’attendre après votre rencontre avec le colonel Doumbouya ?

Il nous a dit qu’il va nous consulter pour discuter de tout ce qui agriculture. Qu’il ne va pas prendre des décisions à la va-vite pour ne pas se tromper. Je me suis rendu compte que c’est quelqu’un qui est à l’écoute. Il nous a bien écoutés. Il est simple et reçoit bien ses invités. Avec lui, il y a moins de protocole.

Que peuvent apporter les acteurs du secteur agricole ?

Il faut qu’on se mette au boulot sérieusement, diminuer un peu la parlotte et augmenter le travail. A mon avis, il faut repenser l’agriculture d’abord par région. Ensuite, peut-être par zone climatique pour sortir de l’ornière. Si on prend juste la préfecture de Yomou qui est plus proche du Liberia, il ne faut pas exclure de voir ce qui se passe dans ce pays afin de faire de quelque chose de concret là-bas. Quand on prend la préfecture de Lola qui est proche de la Côte d’Ivoire, il ne faut pas exclure de voir ce qui se passe dans ce pays voisin pour voir exactement ce qu’on peut faire chez nous aussi. La préfecture de Koundara est plus proche du Sénégal et de la Guinée-Bissau, on essaie de faire la même chose. Dans les zones de Kouroussa, Kankan et Siguiri, on pourrait cultiver du maïs et du riz pour nourrir la population. La Basse Guinée seule, si elle est bien organisée, pourrait nourrir aisément la population guinéenne. Mais il ne faudrait pas miser tout sur le riz. Il faut miser sur les fruits et légumes pour pouvoir équilibrer l’alimentation guinéenne.

Doivent-ils attendre l’accompagnement des autorités ?

Non, il faut aussi qu’on soit responsables. Il ne faut pas tout mettre sur le dos les autorités. Il faut qu’on prenne à-bras-le corps le secteur agricole avant de demander quoi que ce soit aux autorités. De nos jours, si tout le monde attend quelque chose de l’Etat, on ne pourra pas avancer. Il faut que le secteur privé s’y mette pour qu’on puisse avancer. Les paysans et organisations de producteurs, il faut les soutenir et les accompagner. Il ne faut pas dire tout temps qu’ils ne sont pas matures alors que ce sont eux qui nourrissent les populations guinéennes. Malheureusement en Guinée, dès qu’il y a des fonds à gérer, on dit que les paysans ne sont pas matures pour le faire. Pourtant, on ne peut pas être gros producteurs si on ne peut pas gérer. Il faut sortir projets agricoles de Conakry pour les envoyer à l’intérieur du pays.

Boussouriou Doumba, pour VisionGuine.Info

00224 622 989 711/boussouriou.bah@visionguinee.info

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