Nés à Conakry, deux bébés siamois ont été séparés avec succès à Paris
[dropcap]D[/dropcap]eux bébés siamois de 4 mois et demi, nés en Guinée, ont été séparés la semaine dernière à l’hôpital Necker à Paris après une opération de quatre heures, comme le révèle lundi Le Figaro.
Une partie de système digestif en commun. Hassane et Boubacar sont nés début janvier à l’hôpital Donka, CHU de Conakry. Reliés par la taille, au niveau de l’abdomen, les bébés siamois avaient 20 centimètres de peau et une partie du système digestif en commun. Première prouesse : ce sont les premiers bébés siamois nés vivants en Guinée. Une naissance si exceptionnelle que la nouvelle se répand très rapidement dans tout le pays.
Une opération très risquée. Après de nombreux examens, les médecins de Conakry confirment qu’il est possible de les séparer. Les deux bébés sont envoyés en France pour une opération chirurgicale des plus délicates. Pour la préparer au mieux, les chirurgiens (sept au total), les infirmiers et les anesthésistes l’ont répété à plusieurs reprises avant le jour J. Ils ont imaginé toutes les complications possibles pour être prêts. Chaque outil, chaque masque à oxygène a été attribué à un enfant – des gommettes bleues ont été attribuées à Boubacar, des roses pour Hassan.
Une anesthésie acrobatique. L’opération est lancée le 26 mai. Après un dernier moment passé avec ceux qu’elle appelle affectueusement ses “deux moustiques”, Fatoumata, la mère, les dépose sur le brancard. L’anesthésie, extrêmement délicate, commence. “L’intubation ne va pas être facile car il va falloir mettre un enfant sur le dos en tenant l’autre au-dessus de lui, puis inversement”, raconte au Figaro l’une des anesthésistes quelques minutes avant le début de l’opération. Ensuite, les deux équipes de chirurgiens commencent leur périlleuse incision. Au millimètre près, ils séparent le foie en deux et une partie des intestins.
Cette opération, initiée grâce aux donateurs de “La chaîne de l’espoir”, a été rendue publique seulement une semaine après, pour s’assurer que les deux bébés allaient bien. Tous leurs organes fonctionnent parfaitement et, comme deux jumeaux, ils se cherchent désormais quand on les réunit dans un berceau.