Des militaires ont annoncé mercredi soir avoir renversé le président Mohamed Bazoum et mis en place un Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP). Le chef de la diplomatie nigérienne Hassoumi Massoudou, au nom du gouvernement, s’oppose à ce coup de force et appelle à la mobilisation du peuple.
“Nous sommes les autorités légitimes et légales du Niger. Nous nous exprimons à ce titre. Dans notre pays, il y a des lois, notamment la constitution, et une tradition démocratique qui est en train de s’installer. Le seul mode d’accès du pouvoir reste les élections pour que le peuple désigne son dirigeant”, indique Hassoumi Massoudou au micro de France 24.
Rappelant qu’une médiation a été engagée par l’ancien président Mahamadou Issoufou et une autre avec les émissaires du président du Nigeria, il souligne que “les discussions ne sont pas terminées, nous avons vu leur communiqué intervenir”.
Il dit à qui veut l’entendre que “nous considérons qu’il n’y a pas de fait accompli. Le pouvoir légal et légitime est celui exercé par le président élu du Niger, Mohamed Bazoum. Il y a une tentative de coup d’Etat que nous ne pouvons pas accepter. Nous sommes certains que ce n’est pas la totalité de l’armée qui a engagé ce coup d’Etat. La preuve, c’est que le commandement ne s’est pas exprimé. Le peuple nigerien ne peut plus accepter cela”.
“Nous avons dépassé ce mode anachronique d’expression d’une frange infime de la population qui entend prendre le pouvoir par la force et le confisquer. Cela est dépassé. Le peuple ne saurait l’accepter”, clame Hassoumi Massoudou, ministre des affaires étrangères du gouvernement Bazoum.
Il demande aux militaires à l’origine du putsch de rentrer dans les rangs. “Tout peut s’obtenir par le dialogue et que les institutions fonctionnent”, lance-t-il, en les invitant à “défendre le pays face au terrorisme. Il ne faut rajouter un problème à un autre. Nous leur demandons de rentrer dans les rangs”.
Le chef de la diplomatie nigérienne a confié à France 24 que “le président Bazoum est toujours séquestré à sa résidence. Il est en bonne santé. Il se porte très bien. Il n’y a pas eu d’atteinte à son intégrité physique. Il doit être libéré sans conditions le plus vite possible pour que les choses rentrent dans la normalité. L’ordre démocratique doit fonctionner partout au Niger”.
Il appelle “les patriotes à se lever comme un seul homme pour dire non à cette action qui tend à nous ramener à une dizaine d’années en arrière et a bloqué le progrès de notre pays”.
Pathé BAH, pour VisionGuinee.Info
00224 628 52 64 04/bahpathe17@gmail.com