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‘‘Notre pays est en train de vivre des violations très graves des droits humains’’

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[dropcap]A[/dropcap]rrêtés le 7 mai dernier à Kéréma dans Nzérékoré et détenus à la Maison centrale de Conakry pour « rébellion », les prévenus Kallas Honomou et Dogus Théa ont enfin recouvré leurs libertés le mardi 16 juin. Ce, après moult combats menés sur tous les fronts par les membres du comité de crise mis en place à cet effet, dont Faya Millimouno.

DETENUS LIBRESContacté par VisionGuinee pour ses sentiments au lendemain de l’aboutissement de leur lutte, l’opposant Millimouno, au nom de ses pairs du comité dit dans un premier temps avoir un sentiment de satisfaction que des concitoyens, dont les libertés étaient violées, soient en fin libres.

‘‘Ceci est une raison pour nous d’être contents. Mais, notre pays est en train de vivre des violations très graves des droits humains. Ça fait presque 2 mois que ces compatriotes étaient enfermés. Et on n’a pas pu trouver la moindre preuve contre eux’’, regrette-t-il.

Poursuivant, le président du Bloc libéral insiste à ce que des arrestations arbitraires cessent en Guinée. ‘‘Il faut que nous arrêtions dans notre pays que lorsqu’on arrête quelqu’un, on l’accuse de quelque chose de farfelu, et puis, on lui dit de donner la preuve que ce qu’on lui reproche n’est pas vrai’’, dénonce-t-il.

Et Faya Millimouno d’enseigner : ‘‘En matière de procédure judiciaire, lorsque vous accusez quelqu’un de quelque chose, c’est vous qui donnez la preuve. Ça, c’est universel. Paradoxalement en Guinée, lorsqu’on on vous arrête, on vous demande de donner la preuve que ce qu’on vous reproche n’est pas vrai’’.

Ces deux compatriotes ont été relaxés pour des raisons humanitaires, dit-on. Mais le leader du BL ne l’entend pas de cette oreille. ‘‘Car, avance-t-il, nous savons que le régime du professeur Alpha Condé n’agit pas pour des raisons humanitaires’’.

‘‘Il y a des gens qui ont été arrêtés pour ce qu’on a appelé en Guinée « l’attaque du domicile du président de la République ». Il y en a qui sont tombés malades là-bas. Les parents ont lancé des cris d’alarme. Malgré tout, certains ont trouvé la mort. D’autres sont encore en détention. Donc, ce n’est pas un gouvernement qui a dans son habitude de poser des actes pour des raisons humanitaires’’, recadre Faya Millimouno.

‘‘Ici, précise-t-il, c’est parce qu’ils n’ont pas une preuve quelconque. On voulait simplement construire un cas farfelu contre les populations de Kéréma en voulant s’attaquer à elles comme on l’a fait à Zogota et partout ailleurs. Ils n’ont absolument aucune preuve contre eux. Donc, c’est la raison qui les a poussés à les relaxer’’.

Au terme donc du succès qui a couronné leur démarche pour la libération de ces accusés, M. Millimouno n’exclut pas de poursuivre en justice les officiers de la gendarmerie qui ont maintenu ces compatriotes pendant près de 2 mois en détention sans aucune preuve.
‘‘Nous allons nous réunir pour examiner la possibilité de le faire. Et nous prendrons une décision’’, conclut l’opposant.

Mady Bangoura, pour VisionGuinee.Info
00224 664 29 48 51/mady.bangoura@visionguinee.info

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