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Opération « mains propres » en Guinée  : il faut éviter à tout prix la chasse aux sorcières

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Le rouleau compresseur de la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) continue son petit bonhomme de chemin en Guinée. C’est le moins que l’on puisse dire.

En effet, après l’arrestation de l’ancien Premier ministre et autres caciques du régime d’Alpha Condé, c’est au tour de l’ex-président de l’Assemblée nationale de rejoindre le grand pénitencier civil de Conakry. Il est accompagné de l’ancien ministre Louceeny Camara. Quant à l’ancien questeur du parlement, Michel Kamara, il a été inculpé et placé sous contrôle judiciaire mais il est libre de ses mouvements.

Tous sont poursuivis par la CRIEF pour une attribution présumée d’un marché de gré-à-gré à une entreprise dans le cadre de la rénovation et l’équipement de certains bureaux de l’Assemblée nationale. Quoi de plus normal qu’en République, tous ceux qui ont pris des libertés dans la gestion de deniers publics, rendent des comptes ?

Ce n’est que justice, surtout dans un pays comme la Guinée, riche en ressources naturelles mais faisant partie des plus pauvres de la planète, où la corruption et les détournements de biens publics ont pignon sur rue. Et les choses avaient pris une allure particulière sous le magistère d’Alpha Condé qui semblait encourager les infractions économiques pour ensuite en faire un moyen de chantage contre certains de ses adversaires et certains agents de l’Etat ; obnubilé qu’il était par le pouvoir.

L’honneur revient donc aux nouvelles autorités qui, prenant la mesure du péril, ont décidé de mettre fin à la délinquance financière à travers la mise en place, en décembre 2021, de la CRIEF qui, à ce jour, a épinglé plusieurs ex-dignitaires.

Pour autant qu’ils n’aient rien à se reprocher, ces derniers se doivent de rester sereins et préparer leur défense. Toute autre attitude pourrait être perçue comme une fébrilité suspecte et pourrait être contreproductive. Cela dit, il revient à la CRIEF que d’aucuns soupçonnent d’être un instrument politique destiné à casser de l’opposant, de prouver le contraire en disant le droit, rien que le droit. Que ceux qui sont reconnus coupables de malversations soient punis à la hauteur… de leur boulimie. Et que ceux-là contre qui il n’y aura pas de preuves concrètes, soient relaxés au bénéfice du doute.

Ne dit-on pas qu’il vaut toujours mieux relaxer un criminel que de condamner un innocent ?  En tout cas, il faut craindre que cette volonté affichée par les autorités guinéennes de moraliser la vie publique en vue d’une gouvernance vertueuse, ne donne lieu à une chasse aux sorcières en Guinée. C’est l’erreur à ne pas commettre puisqu’elle décrédibiliserait l’opération « mains propres » en cours. Du reste, d’aucuns, avec la création de la CRIEF, déplorent que le président Mamady Doumbouya ait préféré s’attaquer aux scandales financiers plutôt que de s’intéresser aux crimes de sang commis sous l’ancien régime. Est-ce parce que lui-même, en tant que bras sécuritaire du régime d’Alpha Condé, a des choses à se reprocher ? La question reste posée.

B.O, in Le Pays

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