Tout en assurant que le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD) pouvait faire table rase sur toutes les organisations en Guinée à son arrivée au pouvoir, le ministre Ousmane Gaoual Diallo affirme que les autorités visent à les amener à un meilleur fonctionnement.

‘’C’est vrai, on aurait pu, au lendemain du 5 septembre, décider que toutes les organisations sociales, politiques, culturelles du pays sont à plat et qu’il faudrait commencer. Mais le CNRD a choisi de maintenir les organisations et de faire en sorte de les amener à un meilleur fonctionnement, à un meilleur comportement vis-à-vis des règles que nous voulons construire. C’est un choix’’, indique le porte-parole du gouvernement.

Car, poursuit-il, ‘’la refondation, ce n’est pas faire table rase du passé. Il s’agit d’améliorer le fonctionnement de ce que nous avons. C’est comme l’État. Sinon, on aurait peut-être remis en cause le principe républicain de la nation, créé des conglomérats de territoires comme dans une fédération autonome. Mais on maintient les piliers de ce qui fait notre pays. Donc, les partis politiques en font partie. Les organisations syndicales, les organisations de sociétés civiles, on essaie de faire en sorte d’améliorer leur cadre de fonctionnement pour une bonne stabilité, une paix durable et une participation de tous au développement de ce pays. Nous voulons amener nos concitoyens à changer quelques comportements’’.

Selon Ousmane Gaoual Diallo, ‘’tout n’est pas négatif. Les partis politiques ne sont pas négatifs. Il ne faut pas croire qu’ils ne font que de mauvaises choses dans ce pays. Non, ils contribuent à beaucoup de choses. Par contre, il y a des choses qu’il faut améliorer’’.

‘’Lorsque vous voyez un parti politique, depuis 50 ans, qui a la même direction nationale, et ce sont les mêmes partis qui, tous les matins, sont en train de demander au changement de ministre, de gouvernement, de président, il y a problème. Eux-mêmes doivent accepter de changer’’, estime-t-il.

Dans ces derniers jours, souligne-t-il, ‘’j’ai eu une discussion avec un ami qui me dit : ‘Pourquoi tel ou tel leader ne cède pas ?’. Sachant que jadis, Bah Oury, par exemple, était apte quand il a cédé le parti et la place au doyen Bâ Mamadou. En ce moment-là, il a estimé qu’il y avait des paramètres que portait Bah Mamadou qui étaient mieux pour le développement du parti. Et à un moment donné, ce dernier a estimé que ce n’est pas parce qu’il était inapte, mais il a cédé sa place. Et puis le fait de céder votre place ne vous met pas en dehors de la politique, surtout dans un pays où, dans notre avant-projet constitutionnel, on est en train de promouvoir les candidatures indépendantes. Ça veut dire que même si tu n’es pas la tête d’un parti politique, si tu as encore le public et tout ça, tu peux concourir’’.

Donc, insiste le ministre des transports, ‘’même si tu n’es pas la tête d’un parti, tu peux être candidat. C’est quand même quelque chose qui devrait encourager ces changements au lieu que ce soit de la rigidité’’.

Il déplore le fait qu’il ‘’y a des partis, quand vous regardez la direction nationale, vous allez croire que c’est les compagnons de l’indépendance qui sont encore assis. C’est gênant ».

Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info

00224 622 98 97 11/boussouriou.bah@visionguinee.info