Le ministre Ousmane Gaoual Diallo a levé le voile, dimanche, sur les motifs ayant conduit à la suspension de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) par le ministère de l’administration du territoire et de la décentralisation (MATD). Selon lui, cette décision dépasse la simple question de la tenue d’un congrès.

L’ancien patron de la cellule de communication du parti de Cellou Dalein Diallo assure que la suspension de l’UFDG est la conséquence d’un cumul d’irrégularités administratives, financières et statutaires, bien au-delà du seul différend sur la tenue de son congrès.

‘’Le parti est suspendu. On n’arrive pas à respecter un certain nombre de choses, mais les gens disent simplement, comme c’est de coutume, que l’État nous dit qu’on doit faire le congrès pendant 45 jours, mais aussi il nous interdit de faire le congrès tant qu’il n’y a pas le procès. La réalité, c’est quoi ? Il n’y a pas que le problème du congrès. Il y a un problème financier. On n’a pas été capables de montrer un compte bancaire où on fait nos mouvements financiers depuis tout ça. C’est un problème’’, a-t-il déclaré.

Le ministre Diallo a ensuite énuméré d’autres manquements graves. ‘’Ensuite, il y a eu des problèmes de faux en écriture. On a fourni au MATD un document pour attester qu’en 2020, le 6 septembre, on aurait fait une convention pour reconduire les membres du bureau exécutif national. Ce qui était faux. Ce document a été rejeté aussi’’, a-t-il souligné lors d’une rencontre avec la presse.

Il affirme qu’il est reproché à l’UFDG une liste erronée des membres de la direction nationale. ‘’On leur a demandé de fournir la liste des membres du bureau exécutif. Dans nos statuts et nos règlements intérieurs, il est indiqué que les membres du bureau exécutif de l’UFDG sont au nombre de 350. Ils ont fourni une liste de 420. Et ça aussi, ça a été rejeté. Donc, le problème de l’UFDG et sa suspension ne sont pas liés qu’au congrès. Sans oublier que, sur les 420 qu’on a fournis, quasiment 70 % de ces personnes n’étaient pas sur la liste lors du dernier congrès de 2015. Donc, c’est des gens qu’on a indexés comme ça. Tout cela a entraîné beaucoup de suspicions de la part des examinateurs, qui ont rejeté tous les documents que l’UFDG a fournis’’, a-t-il révélé.

‘’En dehors du congrès, il y a d’autres problèmes’’, a-t-il insisté, précisant que ‘’nous, personne ne nous interdit de fournir aujourd’hui la liste des membres du bureau exécutif, les bons documents des comptes bancaires. La suspension vise à donner la chance de fournir les documents jusqu’à ce qu’on soit dans une situation où il ne reste plus que le congrès’’.

Ousmane Gaoual Diallo estime que la direction du parti n’agit pas pour ‘’trouver des correctifs et répondre aux exigences de la loi afin de faire avancer le parti. Ce n’est pas ça leur préoccupation. Sinon, franchement, la question judiciaire est la plus simple à résoudre. Ce que la justice leur demande, c’est de respecter la loi, le règlement intérieur et les statuts de l’UFDG’’.

A l’en croire, ‘’il y a deux semaines, le parti a encore été condamné au tribunal de Dixinn par rapport à d’autres exclusions’’.

‘’Il faut respecter les procédures », a-t-il lancé à l’endroit de la direction nationale de l’UFDG, ajoutant que ‘’si vous ne le faites pas et que la justice vous le rappelle, prenez acte et on avance, au lieu de dire coûte que coûte : ‘Je l’ai sorti, il ne reviendra plus’. Ça, c’est un langage qui ne fait pas avancer beaucoup de choses. On ne devrait pas s’inscrire dans ça’’.

Pathé Bah, pour VisionGuinee.Info

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