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Ousmane Gaoual : ‘’Un parti politique doit être capable de justifier de manière transparente l’origine de ses fonds’’

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Le ministre et porte-parole du gouvernement défend l’assainissement de l’espace politique, engagé par le ministère de l’Administration du territoire et de la décentralisation.

Pour Ousmane Gaoual Diallo, cette politique vise à formaliser davantage cet espace en Guinée. Extraits…

« À travers le ministère de l’Administration du territoire, une procédure d’assainissement de l’espace politique a été lancée il y a quelques mois. Celle-ci s’appuie sur une loi organique datant de décembre 1991, bien antérieure au CNRD, et qui régit les partis politiques dans une charte. La charte des partis politiques est un document conçu par les partis eux-mêmes.

Pourquoi cette mesure ?

Ce document repose sur trois principaux piliers. Le premier est la transparence financière. Un parti politique doit être capable de justifier de manière transparente l’origine de ses fonds, qui doit être licite et bien encadrée.

Aujourd’hui, même en tant que citoyen, lorsque vous déposez de l’argent sur un compte, les banques exigent de connaître l’origine des fonds. Il est interdit d’y déposer n’importe quoi. Et pour un homme politique, cet exercice est encore plus complexe (…). C’est une lutte constante pour la transparence que doivent mener les ministres et les députés.

Nous n’avons même pas accès aux crédits bancaires, car depuis les attentats du 11 septembre 2001, les banques demandent aux hommes politiques de garantir la transparence de leurs ressources, même à titre personnel. Cette exigence s’applique également aux formations politiques, aux entreprises, etc.

Il n’y a donc rien de nouveau à demander aux partis politiques de faire preuve de transparence financière.

Le deuxième point concerne le renouvellement démocratique. Il est bien précisé dans la charte que les partis politiques doivent organiser des congrès et des élections, et respecter leurs propres statuts. La rigueur avec laquelle ils appliquent leurs règles internes reflète leur capacité à respecter les lois nationales.

Il est normal qu’un parti soit tenu de respecter ses propres textes. L’administration vérifie que les statuts des partis sont conformes à la Constitution et aux lois de la République.

Lorsqu’un parti est agréé, il présente des textes librement élaborés. L’administration vérifie d’abord leur conformité avec les textes fondateurs du pays, comme la Constitution. Ensuite, le parti et ses membres s’engagent à fonctionner selon ces textes.

De même, lorsque la Guinée adoptera sa prochaine loi fondamentale, ce sont les Guinéens qui l’écriront, la débattront et l’adopteront. Ils s’engageront ensuite à respecter cette loi devant des organisations telles que la CEDEAO et l’Union africaine. Si la loi n’est pas respectée, ces organisations auront le droit de sanctionner le pays.

Pourquoi des congrès ?

Lorsqu’on exige d’un parti politique, qui a librement décidé d’organiser un congrès tous les trois ou cinq ans, qu’il respecte cet engagement, il doit s’y soumettre. Si vous avez décidé de tenir des congrès régulièrement, vous devez le faire.

En ce qui concerne la transparence financière, lorsqu’un parti mobilise des ressources via ses militants, associations, donateurs ou l’État, il est impératif que cet argent soit utilisé exclusivement pour les activités du parti.

Sinon, cela revient à laisser une ou deux personnes utiliser des fonds collectifs. D’où la nécessité de ces contrôles.

Respect des statuts…

Le respect des statuts et des règlements internes que vous avez librement établis est crucial. Il est donc important de comprendre que le rappel de l’administration aurait dû être fait depuis longtemps. L’objectif n’est pas de fermer un parti.

L’objectif n’est pas de s’en prendre aux grands ou aux petits partis politiques. Il s’agit simplement d’affirmer que la refondation commence quelque part. La lutte contre la corruption engagée par l’État en fait partie.

Il y a des pratiques nouvelles en Guinée. Autrefois, un acteur politique en fonction n’était jamais inquiété par la justice. Ce n’était qu’une fois qu’il quittait ses fonctions, et souvent après une longue période, qu’il était mis en cause.

Aujourd’hui, même ceux qui sont en fonction peuvent être convoqués par la justice comme n’importe quel autre citoyen. Cela marque une refondation, habituant les partis politiques, l’administration et la société à respecter les règles qu’ils se sont donnés.

Une activité qui vise des partis politiques ?

Une des critiques souvent entendues est que cette procédure d’assainissement vise à museler un ou deux partis, notamment les plus grands. Cependant, après la communication du ministère de l’Administration du territoire, soutenue par le gouvernement, il a été clairement établi que cette loi s’applique à tous les partis, grands ou petits.

Qu’il s’agisse d’un parti avec dix militants ou un milliard, dès lors qu’il a reçu l’agrément de l’État, il est soumis aux mêmes règles. Tous les partis ont reçu le même délai pour se mettre en conformité. Il n’a pas été question de donner plus de temps aux grands partis ou moins aux petits.

C’est une démarche tout à fait normale que nous continuerons à appliquer. Cet assainissement concerne également la vie publique au sein des administrations.

Obligation de rendre des comptes…

Dans ce contexte, la lutte contre la corruption prend de plus en plus d’ampleur. Certains pensent qu’il y a aujourd’hui plus de corruption qu’auparavant. En réalité, c’est la médiatisation du phénomène qui est plus rapide et plus intense.

L’information circule plus vite grâce aux canaux de communication, et chacun peut, à sa manière, devenir un acteur de l’information. Cela rend le phénomène plus visible. L’État n’entrave pas ce processus, ce qui permet à tout cela de se dérouler dans de bonnes conditions.

L’obligation de rendre des comptes s’applique à tous ceux qui gèrent des biens publics, qu’il s’agisse de partis politiques ou d’administrations. Nous encourageons et soutenons cette démarche. Il est également important de souligner que la liberté d’expression est un droit essentiel.

Chacun a le droit de s’exprimer et de critiquer. Toutefois, il est important de distinguer entre la critique légitime et la diffamation ou le discrédit. Certaines paroles sont acceptables, tandis que d’autres peuvent être pénalement ou socialement répréhensibles.

Il est essentiel de comprendre cette distinction. La liberté d’expression est en progression dans notre pays et ce progrès continuera. Elle ne sera remise en cause ni par notre gouvernement, ni par personne.

Nous veillons à ce que ceux qui prennent la parole en public le fassent en toute liberté et responsabilité, afin de promouvoir un débat respectueux des règles et de la dignité des personnes.

Bien que nous protégions cette liberté, nous devons également rester vigilants, car les mots peuvent autant nourrir le débat que semer la confusion et exacerber les tensions. L’État a la responsabilité de veiller à ce que le débat soit constructif et non destructeur. Cela s’applique aux journalistes, aux médias, aux syndicalistes, aux membres du gouvernement et à la société civile. Chacun doit pouvoir exercer sa liberté d’expression, mais avec responsabilité ».

Par Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info

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