En Guinée, il est interdit de payer le loyer en devises étrangères. Malgré tout, la pratique continue aux yeux de tous. Pour le Premier ministre Bah Oury, cela est imputable à la faiblesse de l’administration publique.
‘’Le paiement des loyers en devises, c’est la faiblesse de l’administration. Elle n’assure pas le contrôle. Au Maroc, ils ont une monnaie nationale quasi-convertible. Pourquoi ? Parce que toutes les transactions à l’intérieur du territoire marocain se font en monnaie locale. Aucun commerçant marocain n’acceptera que vous lui remettiez une devise étrangère pour régler une transaction quelconque’’, a-t-il indiqué ce lundi 27 mai en réponse à une question d’un conseiller national de la transition.
Avant de poursuivre : ‘’Je peux comprendre l’offre et la demande. S’il y a une disparité très grande entre les deux, la nature humaine recherchant toujours le profit a tendance à prendre la meilleure mesure qui peut lui permettre d’obtenir satisfaction. Mais sur le plan règlementaire, les dispositions ont été prises depuis longtemps pour interdire toute transaction en paiement des loyers en devises. Ça ne date pas d’aujourd’hui. Il faut appliquer la loi et des mesures doivent etre prises pour qu’il en soit ainsi’’.
Le chef du gouvernement soutient que ‘’si vous ne mettez pas en place des mécanismes qui permettent aux gens de se rendre compte qu’ils sont perdants en allant dans cette direction, ils vont toujours continuer quel que soit leur bon sentiment vis-à-vis de leur pays. D’où la nécessité de faire en sorte que notre politique monétaire fasse que le pouvoir d’achat du franc guinéen soit de plus en plus solide’’.
Il garde espoir que ‘’le moment venu, avec l’aide de Dieu, l’approche des ressources que nous pourrons tirer du Simandou, la monnaie nationale sera quasi-convertible. D’ici là, il faudrait assainir fondamentalement tout le système économique de la Guinée. Si on ne le fait pas, les richesses deviendront beaucoup plus des sources de conflits que de bonheur et de bien-être’’.
C’est pourquoi, préconise Bah Oury, ‘’à la veille de l’actualisation de l’exploitation de Simandou, il faut que nous réglions les problèmes de la gouvernance économique qui permettront à la Guinée d’accueillir ce nouvel apport de revenus substantiels dans un contexte où la loi, la sécurité seront respectées par tous’’.
Pathé BAH, pour VisionGuinee.Info
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