C’est une sordide histoire qui risque de compliquer davantage, dans les jours à venir, le déroulement normal du processus de retour à l’ordre constitutionnel démocratique. L’affaire dite de « mouvement » des DG et DGA des régies financières pour dit-on, lutter contre la sédentarisation ou la fossilisation au poste.
Un argument aussi bizarre que vide et révèle le profond piège dans lequel est tenaillé le chef des putschistes, Mamadi Doumbouya à qui d’ailleurs et au regard de sa lenteur dans la mise en œuvre de son chronogramme unilatéral est soupçonné de ne pas vouloir partir au bout des 24 mois de durée qu’il a obtenus en commun accord avec la CEDEAO. Tout est trouble dans la tête du citoyen épris de démocratie.
L’incertitude est telle que et les velléités tellement approximatives, chaque action de la refondation est sujette à polémique.
Alors que les membres du Gouvernement ont été évalués dans le cadre de la performance des ministres dont les résultats sont aussi mystérieux et gardés au secret que le budget de souveraineté du Chef, le Premier ministre annonce un vaste mouvement des dirigeants de régies.
Une annonce qui sonne comme une vaste opération de règlement de comptes d’un côté et de l’autre, une occasion pour les proches de recruter de nouveaux amis à l’image du fiasco du début avec son clientelisme caractérisant.
Ces agents recruteurs tapis dans le palais Mohamed V qui n’ont ni un parcours dans l’État, ni aucune histoire avec l’administration publique se font passer pour des saints et des savants alors qu’ils ne sont ni plus ni moins que d’affairistes rompus et de marchands d’illusions mal habile.
Et d’ailleurs, quid des contrats de performance signés avec les DG et DGA ? S’agit-il de permuter pour permuter même si par endroit nombre d’entre-eux sortent la tête de l’eau ? Et ces ministres sans résultats qui trônent à la tête des départements depuis pratiquement près de deux ans sont-ils inamovibles ?
L’on sait ces derniers temps que la cohabitation et la collaboration entre des ministres et leurs DG et DGA sont tellement tendues que d’autres ne se gênent pas à agiter la presse contre untel ou qui dressent des rapports caustiques à l’encontre de ceux-là qui sont devenus gênants dans l’appareil de pillage des deniers publics.
Et comme pour dire que ce mouvement est une duperie qui risque de plonger le Colonel dans la solitude, comment tout un gouvernement médiocre peut signer un pacte contre des DG de régies ? Chacun veut se débarrasser de son mal pour faire nommer des marionnettes et de nouveaux voleurs.
L’urgence aujourd’hui, ce n’est ni les agitations d’un gouvernement qui a montré toutes ses limites, ni des conseillers pinailleurs sans parcours et au passé lointain fait de grabuges et souillé avec des histoires peu honorables. Le peuple s’impatiente et n’accorde de crédit qu’aux actes pour une sortie de transition.
On s’en fout des valets du maître qui veulent avoir leurs pit bull dogs pour laper les os d’un peuple sucé par le maître de gang.
Triste refondation, on déshabille Pierre pour habiller Pierre !
Par Habib Marouane Camara
Editorialiste, Lerevelateur224.com