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Perturbation du cycle menstruel, douleurs, phobie sociale : Dr A. Chérif parle des séquelles pour les femmes guéries du Covid-19

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[dropcap]E[/dropcap]ntre problèmes psychologiques et sanitaires, les patientes déclarées guéries du Covid-19 gardent des séquences de la maladie. Au micro de VisionGuinee, Dr Alhassane Chérif, psychologue clinicien et membre du conseil scientifique de riposte contre la pandémie de coronavirus évoque les difficultés que rencontrent les femmes.

VisionGunee : la Guinée fait face à une nouvelle vague avec de nouveaux variants du coronavirus. Quelle lecture faites-vous de la situation ?

Dr Alhassane Chérif : On a été pris de court par cette maladie, que soit le monde médical, psychologique ou anthropologique. Nous ripostons et nous observerons ce qui se passe évidemment avec comme objectif d’éradiquer cette maladie, même si elle ne disparaît pas que ses effets soient atténués, qu’elle soit considérée comme une endémie (…). A l’époque, on ne parlait pas de variants. Mais pour le monde de psychologie, les effets étaient les mêmes. Actuellement, il y a une forme qui est arrivée, semble-t-il, qui est beaucoup plus grave que la précédente. Elle est de 60 à 69 fois plus contagieuse et entre 60 et 65 fois plus mortelle. Avec l’ancienne forme, il y a des gens qui avaient des symptômes et d’autres qui n’en avaient pas. On a l’impression que les gens sont en train de mourir de cardiopathie alors que c’est le variant qui est venu aggraver cette situation.

On constate que la plupart des personnes qui sortent guéries du Covid-19 gardent des séquelles. Comment expliquez cela ?

Beaucoup de patients déclarés guéris m’appelaient pour me dire ‘Docteur, on m’a dit je suis guéri, mais je ressens les mêmes choses que lorsque j’étais sous soins. C’est ce qu’on peut appeler le syndrome de la survivance. C’est une question psychologique. Vous avez l’habitude d’avoir une certaine douleur et après avoir déclaré guéri, il vous reste une forme de mémoire. C’est ce que nous appelons le stress post-traumatisme. C’est-à-dire vous avez été choqué par une maladie qui est partie, mais vous gardez toujours des séquelles.

Des femmes se plaignent de la perturbation du cycle menstruel après avoir vaincu le Covid-19. Qu’en est-il ?

Oui ! Vous savez le cycle menstruel dépend du cerveau. Lorsque l’équilibre psychologique est perturbé, on a démontré que le cycle menstruel peut être perturbé. Cela arrive chez les femmes qui veulent faire des enfants. Cela peut jouer sur ce qu’on appelle la psychodramatique. C’est-à-dire, une fois la tête est perturbée, le corps peut suivre aussi. Cela pourrait être psychologique ou physique. Le cycle menstruel suit un circuit hormonal.

Parlez-nous de la portée psychologique du Covid-19 sur les patients guéris de la maladie…

D’abord, il faut rappeler qu’une personne atteinte du Covid-19 est isolée de sa famille. C’est une première difficulté, vu que l’intéressé est complètement isolé de de son environnement habituel. Cet isolement peut créer un impact sur les gens. Car, le plus souvent un malade grave pense à la mort. Il se demande s’il va survivre. Cela crée une angoisse terrible. Il y a même des gens qui font une dépression mentale et qui sont atteints d’insomnie.  J’ai eu des ministres qui m’appelaient pour me dire ‘j’ai envie de me foutre en l’air, de me suicider’. C’est la dépression qui amène cela.

Tout le monde ne réagit pas de la même manière à la maladie. Ça dépend de votre personnalité psychologique, de votre capacité de résistance et de résilience. Il y a aussi la phobie sociale, c’est-à-dire le regard de l’environnement social quand le patient sort du centre hospitalier (…). Il y a des gens qui se sont fait renvoyer de leurs familles au début de la maladie. Pourtant, le Covid-19 n’est pas une maladie de la honte. Je vois même après certains décès, les gens ont honte de dire que le sujet est mort du Covid-19.

Qu’est-ce qui, selon lui, explique les doutes autour des vaccins contre le Covid-19 ?

Actuellement, on ne sait pas jusqu’à quel degré on est immunisé. Les gens doivent savoir que mieux vaut être vacciné que de ne pas l’être. Pourquoi ? Le vaccin ne vous empêchera pas de porter les masques, de respecter la distanciation sociale ou de laver les mains. Mais si vous êtes vacciné et que vous attrapez le covid-19, votre cas devient moins grave.

Quels conseils prodiguez-vous à la population aux nouveaux variants ?

Il faudrait juste respecter les mesures sanitaires. Les gens doivent porter les masques, respecter la distanciation et surtout accepter de se faire vacciner.

Salimatou BALDE, pour VisionGuinee.Info

00224 662 78 58 57/salimbalde91@gmail.com

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