Ce lundi 28 novembre, devant les juges du tribunal de première instance de Dixinn délocalisé à la cour d’appel de Conakry, l’ancien ministre de la sécurité présidentielle est revenu en détails sur la prise du pouvoir par le Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD).

Claude Pivi alias Coplan dément les propos de Aboubacar Sidiki Diakité alias Toumba qui dit être à l’origine de l’avènement de Dadis Camara au pouvoir après la mort du général Lansana Conté. Extraits !

‘’Ce pouvoir, c’est depuis très longtemps qu’on a décidé de s’organiser parce que le Général Lansana Conté était fatigué. Souvent, on se disait que le jour où Dieu va le rappeler, il faudrait que l’on prenne le pouvoir. Mais c’est moi qui étais le porte-parole de l’armée, toutes les équipes tournaient autour de moi pour être au courant de tous les événements.

Dès que le président est mort, j’ai été informé par la garde rapprochée qui était au niveau du palais. Aussitôt, j’ai informé le capitaine Dadis parce que nous étions ensemble la nuit-là. Je lui ai dit : ‘il faut rentrer chez vous, moi je rentre au camp pour organiser la situation qui est arrivée’. Le président Dadis était avec son ami Kélétigui Faro, paix à son âme.

Aussitôt, le Général Toto et d’autres Généraux sont venus me trouver là-bas, Doumbouya, Grand D, etc. Un peu plus tard, on s’est déplacés, on est allés vers le Bataillon autonome des troupes aéroportées (BATA). J’ai essayé de parler avec des commandos qui étaient au BATA. Même le ministre de la défense, le Général Sekouba Konaté n’était pas sur place. C’est de là-bas que j’ai demandé de l’appeler en tant que chef de bataillon pour qu’il vienne.

On s’est convenus la nuit. J’ai dit au président Dadis : ‘Vous ne pouvez vous présenter que demain à 1h. On vous dira comment on va vous donner le pouvoir. Pendant la journée, ça a trouvé que le camp était sous mon contrôle où j’ai essayé d’organiser des groupes du BATA. C’est moi même qui ai dit au Général Sekouba : ‘ Vous n’avez rien à voir là-dedans. Vous devez nous suivre. Nous avons le dernier mot’. Quand le moment est arrivé, le camp était rempli. On s’est dit de rentrer dans le bureau du Général Sékouba pour le dernier mot. Ce n’est pas tout le monde qui doit rentrer dans son bureau. J’ai demandé trois personnes et moi. Donc il y avait Issa Camara, paix à son âme, le Général Sékouba, le président Dadis et moi. Vous pouvez demander aussi certains militaires. Ça s’est passé au camp Alpha Yaya Diallo.

Issa a pris la parole pour dire : ‘Il s’agit de désigner de qui va être le chef de l’Etat’. Il a dit c’est Sékouba qui va être président de la transition. J’ai tapé sur la table en disant : ‘Tu ne dois pas dire ça. Depuis très longtemps, on a jugé nécessaire que le jour où Dieu va nous donner le pouvoir, on va le donner au président Dadis. Parce qu’il nous a donné beaucoup de conseils’. C’est comme ça que le pouvoir a été pris et donné au président Dadis. J’ai dit au Général Sékouba : ‘Vous devez être ministre de la défense à côté de votre camarade. Nous, nous devons être des ministres autour de vous’.

De là-bas, on est sortis pour aller au bataillon du camp Alpha Yaya où des officiers supérieurs nous attendaient pour organiser les membres du CNDD avec le Général Toto et autres. C’est moi-même qui était à la porte. Demandez aux officiers supérieurs qui étaient là-bas à l’époque. Un sergent ne pouvait pas rentrer là-bas à plus forte raison un lieutenant. Ce n’est qu’à des officiers supérieurs que j’ai permis de dresser la liste des membres du CNDD. A un certain moment,  j’ai dit que ça suffit. J’ai demandé au capitaine Dadis de se lever et que le moment est venu de le présenter devant les militaires comme étant le chef de l’Etat et aller à la radio pour le présenter. Ça a été fait.

Je ne peux même pas confirmer ce que Toumba a dit. Il n’était pas en contact avec la présidence. C’est moi qui étais en contact avec la présidence. C’est devant les juges ici que je l’ai entendu dire qu’il a fait ceci et cela alors que tout s’est passé devant les militaires guinéens qui sont témoins”.

Djiwo BARRY, pour VisionGuinee.Info

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