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Porédaka, le ‘’Quartier latin’’ de la Guinée

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[dropcap]D[/dropcap]ans l’Afrique coloniale en général, deux tendances se sont fortement opposées. La première, gardienne du temple, donc conservatrice des traditions de nos peuples, et la deuxième, tenue par ceux qui furent favorables à l’intégration de certains aspects de la colonisation, comme étant le fruit d’un contact civilisationnel porteur d’avenir.

Ceux-là encouragèrent fortement l’envoi des enfants à l’école des Blancs pour apprendre ce que l’écrivain Sénégalais, Ckeik Hamidou Kane, appela dans son roman, ‘’l’Aventure Ambiguë’’, apprendre à ‘’souder le bois au bois’’.

On peut imaginer que le Fouta Djallon, Royaume Théocratique séculaire, fut confronté à ce difficile choix pour considérer les tenants de la deuxième option comme des visionnaires. Parmi eux, le ‘’Dialloyanké’’, descendant de Boubacar Sina, Alpha Saliou, chef de canton de Porédaka auquel cette localité doit l’appellation de ‘’Quartier Latin’’, tant elle constitue une des places les plus fortes et les plus prestigieuses du pays Peul.

Mais aussi, celle où le terroir est commun, physiquement et sociologiquement, pour parvenir à la conclusion qu’il n’y a qu’une seule famille à Porédaka. Ils sont tous frères et sœurs, oncles, tantes, cousins et neveux occupant une même aire, repartie en concessions.

Celle de la famille du célèbre écrivain Thierno Mo Nenembo, voisine de celle du capitaine Diallo Thierno et de celle de son frère cadet, le ministre Saidou Diallo. Un peu plus bas, la famille de Thierno Kindi, le père de Diallo Telli, premier secrétaire général de l’OUA, actuelle Union Africaine, et de Hadja Laîla, la mère du fonctionnaire international, Mohamed Béavogui. Sans oublier Elhadj Makka, un petit frère de l’illustre Diallo Telli.

On passe devant la ‘’maison’’, la première en dur, construite par l’instituteur ‘’Moussé’’ Bailo, le père de Elhadj Alpha Amadou, l’ancien président du Conseil Africain de Comptabilité, camarade de banc de Paul Biya, actuel président du Cameroun, dont la députée, docteur Zalikatou Diallo, est la fille.

La célèbre Ecole Primaire de Porédaka vous accueille avant d’arriver dans la famille du ministre, feu Habib Diallo, ancien Secrétaire Général de l’Organisation du Fleuve Mano.

Non loin de la mosquée, vous êtes dans la concession de docteur Alpha Oumar Diallo, le père de Hadja Halimatou Dalein Diallo et bien d’autres, où sont nés et ont grandi plusieurs fils de Porédaka. C’est le cas de Aliou Donato, ancien ministre des Transports, l’avocat Alsény Aissata Diallo. Ainsi que plusieurs autres cadres dont certains sont originaires des villages relevant de ce qu’était le canton hier, et sous-préfecture aujourd’hui.

Dans son ardente volonté d’envoyer les enfants de Porédaka à l’école française, Alpha Saliou effectuait des tournées dans les villages et se rendait dans les ‘’Duddhés’’, écoles coraniques à la belle étoile, pour dénicher les meilleurs et leur offrir la possibilité d’avoir deux cultures.

Il semblerait que l’histoire de Diallo Telli serait la plus illustrative de cette abnégation de Alpha Saliou à favoriser l’enseignement du français à Porédaka. Selon un témoignage recueilli sur place, le futur grand conseiller de l’AOF (Afrique Occidentale Française) et premier secrétaire général de l’Organisation de l’Unité Africaine, avait, à 12 ans seulement, tout le Coran dans sa tête.

Emerveillé par son intelligence, le chef de canton s’empressa de l’inscrire à l’école française. c’est peut-être cet état de surdoué de première classe qui a provoqué chez Diallo Telli cette dépression passagère dont a parlé sa femme, Néné Kadiatou Diallo, originaire de Sampirindji, dans le Yembering Mali, comme pour servir de passerelle, d’échanges et d’ancrage intellectuel au Fouta Djallon. Car, de ce côté là aussi, le chef de canton, le ‘’Kaldouyanké’’, Thierno Chérif, fit autant que celui de Porédaka en y ajoutant, lui, l’agriculture. C’est pourquoi, à Yembering, même les vieilles de 80 ans peuvent vous parler français. Et la localité s’enorgueillit d’être un terroir de prestige du Fouta-Djallon.

Le ‘’Seydiyanké’’, Barry Diawadou, le fils de Almamy Aguibou Dabola, vint également prendre épouse sur ces terres, artère nourricière et princière du grand ‘’Diwal’’ de Labé de Karamoko Alpha Mo Labé.

C’est la preuve que Thierno Mo Nenembo, est un pur produit de cette intelligentsia de Porédaka, dont l’abonnement à l’histoire peut expliquer son rayonnement. C’est là que le ‘’Seydiyanké’’, Almamy Oumar, petit fils de Almamy Sory Mawdho, fils de Almamy Gadiri, tenait certains de ses conseils de ministres. Et c’est là qu’eut lieu, le samedi 14 novembre 1896, dans la plaine de Bombey, la célèbre bataille de Porédaka. Bataille au cours laquelle son fils, l’Almamy Bocar Biro, fut vaincu par les Français. Le fils de ce dernier, qui était, en même temps, le général de ses armées, y trouva la mort et y repose. Il s’agit de Mody Sory.

Ce sont des symboles forts qui immortalisent Porédaka et que la consécration mondiale d’un de ses fils, Thierno Mo Nenembo, en l’occurrence, vient renforcer et perpétuer pour sa gloire et sa grandeur, sa majesté et son apport inestimable à l’humanité. N’en déplaise à ceux qui, rongés par l’aigreur, la jalousie, la haine et l’ethnocentrisme, affichent mépris et infamie à l’endroit du célébrissime écrivain à une année qui fait de Conakry, la ‘’Capitale Mondiale du Livre’’. Même si vous traversez l’enfer, continuez d’avancer, disait l’ancien emblématique premier ministre Britannique, Winston Churchill. Avançons donc avec Thierno Mo Nenembo. Le meilleur est à venir.

Par Amadou Diouldé DIALLO

Berlin (Allemagne)

2 commentaires
  1. Bill dit

    Yeah thanks so much Amadou diallo , let them talk the don’t have nothing to do. there is no rising to against someone that u will never reach. We are proude of you ( mo nenembo big respect)

  2. Alareny Barry dit

    On a là le syndrome du larbin. Pour ce monsieur l’histoire n’est pas une donnée dynamique mais un simple événement figé dans une bataille, dans les gênes d’une famille, une chaine de bénédictions ou de malédictions qui favorisent ou défavorisent toujours les mêmes familles. Vous êtes incapable de penser une société où les choses bougent et où le progrès est possible pour chaque famille suivant le travail de ses membres. Vous êtes déprimant avec vos considérations et le cancer féodal que vous répandez dans les esprits des gens faibles. Heureusement que le monde est en train de changer pour le bien du plus grand nombre.

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