Il est temps de dire assez à l’humiliation, au mépris, à la manipulation et à la confiscation de l’avenir d’un peuple digne, vaillant et intelligent.

Le peuple de Guinée mérite mieux. Mieux que les slogans creux, mieux que les promesses non tenues, mieux que les célébrations sans bilan, mieux que la confiscation de ses droits les plus élémentaires.

Ce peuple n’est pas une foule sans mémoire. Il est histoire, résistance, résilience. Il a dit non au colonialisme. Il a dit non à l’oppression. Et aujourd’hui encore, il dit non au mépris organisé et à l’irresponsabilité politique.

Le respect, ce n’est pas une faveur. C’est un droit. Respecter les Guinéens, ce n’est pas leur lancer quelques sacs de riz à la veille d’élections.  Ce n’est pas occuper les médias pour vanter de faux acquis. Ce n’est pas leur demander de se taire pendant que les ressources du pays profitent à une minorité bien connectée.

Le respect, c’est leur garantir des institutions justes. Leur offrir une éducation digne, gratuite et de qualité.  Leur permettre de se soigner sans mourir faute d’oxygène ou d’électricité.   Leur assurer la liberté d’expression et la sécurité dans leurs rues.

Le peuple n’est pas votre marchepied

Trop de dirigeants ont utilisé le peuple comme un escabeau pour monter au pouvoir, puis l’ont jeté dans l’oubli.  Trop de politiques le citent dans les discours, mais *ne le servent jamais dans les actes.

Le Guinéen ne vit pas de meetings, d’annonces ou de promesses télévisées. Il vit de justice, de travail, d’infrastructures durables et de dignité sociale.

 La vraie rupture, c’est le respect du citoyen

Vous voulez incarner le changement ? Alors commencez par considérer chaque Guinéen comme un être humain libre et égal en droits. Cessez de gouverner avec la peur, la division ou l’arrogance.   Cessez de célébrer l’inachevé, de mentir à la jeunesse et de vendre l’illusion comme bilan.

Le peuple guinéen est patient, mais pas naïf. Il a supporté l’attente, les coupures d’électricité, les injustices, les transitions sans fin. Mais il n’a pas perdu sa lucidité. Il observe, il note, il se souvient. Et il parlera, dans la rue ou dans les urnes.

Ce que nous demandons n’est pas révolutionnaire. C’est élémentaire : une administration qui ne corrompt pas ; une justice qui juge au nom du droit, pas du régime ; des routes, des écoles, des hôpitaux ; une Constitution respectée ; un président qui respecte sa parole ; des élections libres t le droit de rêver sans être arrêté.

Le respect commence aujourd’hui

Guinéens et Guinéennes, cette tribune est un appel à la conscience, au courage et à l’exigence collective. Nous ne devons plus accepter qu’on parle de nous sans nous.  Nous ne devons plus applaudir l’inacceptable.

Nous devons exiger, dans la paix et la dignité, le respect qui nous est dû, car un peuple qui se respecte ne se vend pas.  Un peuple qui se respecte ne se soumet pas.  Et un peuple qui se respecte finit toujours par se relever.

Par Boubacar Dieng
Citoyen guinéen libre