Pour Mo Ibrahim, en Guinée, BSGR a acheté à 130 millions de dollars une mine qui coute cinq milliards de dollars
Selon le portrait dressé par Wikipédia, Mohamed « Mo » Ibrahim, né en 1946, est un milliardaire anglo-soudanais et entrepreneur dans le domaine des télécommunications. Il a travaillé pour plusieurs entreprises de télécommunication avant de fonder Celtel qui, à sa vente, comptait 24 millions d’abonnés au téléphone mobile dans 14 pays d’Afrique. Il a créé la Fondation Mo Ibrahim pour inciter à une meilleure gouvernance en Afrique, ainsi que l’Indice Mo Ibrahim, permettant d’évaluer annuellement la qualité de la gouvernance pour chaque pays africain. Hier lundi, le Soleil (Sénégal) a publié ses propos concernant l’Afrique. Pour étayer ses propos, il n’hésite pas de parler de la Guinée et de l’affaire avec BSGR.
Dans les colonnes du Soleil, Mo Ibrahim, président de la Fondation Mo Ibrahim, affirme que le développement économique de l’Afrique est une ‘‘réalité durable et forte’’. ‘’Même pendant la période de récession, l’économie africaine avançait. Cela était perceptible dans les domaines de la santé, des droits humains, de l’éducation. Ce sont des indicateurs essentiels’’, a-t-il ajouté dans le Soleil. Toutefois, a rappelé M. Ibrahim, ‘‘le développement économique doit être inclusif pour qu’il soit durable’’. ‘’Nous devons rester vigilants’’, a-t-il averti. L’Afrique, selon lui, dispose d’un potentiel démographique important. ‘‘L’Europe est en train de vieillir. La force de l’Afrique va dépasser, dans quelques années, celle de la Chine à cause de la politique de la limitation des naissances initiée dans ce pays. Il faut déjà planifier pour l’Afrique, car on peut créer des millions d’emplois dans les cinquante prochaines années’’, a avancé le président de la fondation.
Cependant, a souligné Mo Ibrahim, cela passe nécessairement par une gestion transparente des ressources. ‘‘Il faut imposer la transparence à nos gouvernants. Il s’agit d’un combat citoyen et patriotique, car ce sont les ressources de nos enfants qui seront dilapidés’’, a-t-il averti.
Evoquant l’exemple de la Guinée, M. Ibrahim a révélé qu’un promoteur israélien (Beny Steinmetz patron de BSGR, NDLR) a acheté l’essentiel du fer de ce pays à 130 millions de dollars (la version officielle parle d’environ 160 millions de dollars, NDLR), alors que la valeur marchande de ce produit est de cinq milliards de dollars. « L’argent des populations, qui devait servir à des actions de développement, est ainsi jetée », a-t-il déploré. Pour rappel, l’Etat guinéen a accusé BSGR d’avoir usé de la corruption pour se donner des permis miniers en Guinée. Que Mo Ibrahim en parle donne un caractère international et très sérieux au scandale.
Guinee7