Le Forum des forces sociales de Guinée, une structure attrayante et porteuse d’espoirs au regard de sa dénomination, constituée de jeunes qui pouvaient être des catalyseurs du changement et de la vérité, pour avoir été témoins de l’arriération de la Guinée et des récents développements sociopolitiques qui nous ont conduit à cette transition, au lieu d’être des otages de lutte pour la conquête du pouvoir.
S’il y a un registre sur lequel l’opposition classique Guinéenne s’est le plus illustrée et de manière redoutable ces derniers temps, c’est bien dans sa capacité de manipulation des jeunes, sensés pourtant porter plus haut les symboles de la République. Ces jeunes innocents à priori, purs et sains, vers lesquels toutes les préoccupations républicaines devraient converger pour leur garantir un avenir certain.
Dès lors, ces jeunes devraient se réveiller pour intégrer en toute urgence, la nécessité de s’ostraciser de manœuvres et machinations politiciennes dont ils sont l’objet et dont le seul but est de les détourner des vrais combats à mener en faveur du rayonnement démocratique et du développement harmonieux de notre cher pays.
Il n’est de secret pour personne que durant ces 10 dernières années, l’émergence d’une certaine catégorie de jeune dans l’espace société civile, avait redonné l’espoir d’une prise de conscience de la jeunesse guinéenne face au leurre politique dans lequel elle a été longtemps enfermée. Mais cet espoir s’est vite effondré et continue de l’être, lorsque ces jeunes ont fait chemin avec cette opposition dite classique.
Ils sont devenus aveugles de la réalité sociopolitique, réfractaires à toute démarche qui ne prends pas en compte leur intérêt singulier et s’attaquent à tout sans raison, mêmes aux réformes engagées au nom de l’intérêt général pour tenter de redonner dignité, honneur et un salut rédempteur au peuple de Guinée.
Personne ne peut nier aujourd’hui l’engagement des réformes courageuses et l’innovation démocratique qui sont en cours dans la conduite de cette transition et sur fond de nos réalités propres, même s’il convient de critiquer ensemble certaines méthodes.
La force d’un acteur de la société civile dans un tel contexte, est sa capacité d’accompagner les bonnes réformes et de critiquer les mauvaises pratiques en faisant de meilleures propositions. Car ces changements positifs sont avant tout pour les citoyens.
Cependant, il y a des campagnes de sabotage et des communications téléguidées qu’il ne faut pas laisser passer, dont l’objectif est de tout peindre en noir. Même si la liberté d’expression est un acquis démocratique qui donne le droit de dire ce que l’on pense, mais, un proverbe arabe nous enseigne que « Si ce que tu as à dire n’est pas plus beau que le silence, alors tais-toi ».
Tout intellectuel averti ou tout bon guinéen se poserait la question de savoir le motif réel des récentes déclarations du Forum dit des forces sociales ? Si ce n’est de l’agitation comme il sait le faire, le désir extrême d’ostentation et les ambitions malsaines, ces déclarations pouvaient être bien comprises avec des critiques objectives et des propositions pertinentes pour améliorer un processus salué par tous les observateur aguerris.
Aussi, il est important de comprendre que s’agissant de cette transition, le débat doit être très sérieux donc élevé au-dessus du niveau assez déplorable dans lequel le forum se délecte à le maintenir. La récréation est terminée il y a longtemps et la transition est allée très loin pour être remise en cause. Dès lors, continuer à faire stagner le débat autour des personnes, alors que les vrais défis pour le retour à l’ordre normal sont ailleurs, ressort d’une méconnaissance sévère des enjeux de l’Etat et traduit l’état d’esprit de citoyens mal en point face à une démarche des autorités qui rassure par la pertinence et la cohérence des actions.
Ménagez donc vos énergies, le temps de prendre conscience et décider de la meilleure orientation à leur donner. Cela suppose de ne voir personne en adversaire éternel car les adversités ont un temps opportun pour s’exprimer et la période transitoire n’en est pas une.
Mettons la Guinée au-dessus de nos intérêts mesquins et égoïstes, ignorons pour un tant soit peu, nos problèmes d’égos, de fierté souvent mal placée, pour aller vers l’identification des problèmes vrais du pays. C’est en cela que nous ferons honneur à la Guinée et surtout par l’union et la solidarité éclairées entre les jeunes, car cette transition, sans vouloir faire de discrimination, est une transition dont les manettes et leviers sont détenus à tous les niveaux par des jeunes. Voilà pourquoi sa réussite doit être une affaire des jeune d’abord et avant tout car son échec sera celle de toute la jeunesse guinéenne et cela ne sera en l’honneur de personne.
Ange Gabriel HABA
Secrétaire Exécutif du CNOSCG