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Pourchassé par des gendarmes, un père de famille se jette et meurt dans le lac de Sonfonia

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Un drame s’est produit hier, dimanche 12 janvier 2025, à Foulamadina. Mohamed Konko Sylla, 33 ans et père de trois enfants, a trouvé la mort en se noyant dans le lac de Sonfonia alors qu’il fuyait des gendarmes. Son décès a suscité colère et incompréhension parmi les habitants.

Interrogée par nos soins, Mariama Camara affirme que le jeune tentait d’échapper à des hommes en uniforme. ‘’Trois gendarmes de la gendarmerie de Samatran l’ont pourchassé et frappé à coups de crosse. Il a couru, mais voyant qu’il n’y avait plus d’issue, il s’est jeté dans le lac en pensant pouvoir atteindre l’autre rive. Il leur a demandé de l’aider, mais ils ne l’ont pas fait’’, a-t-elle raconté.

Un autre témoin, ayant requis l’anonymat, décrit les circonstances ayant conduit au drame. ‘’Mohamed était venu aider sa mère à enlever la porte de sa boutique pour éviter qu’elle soit détruite. Vers 11h, des gendarmes l’ont vu transporter la porte et l’ont accusé de vol. Ils ont crié ‘voleur’ et l’ont poursuivi jusqu’au lac. Il s’est jeté dans l’eau pour échapper à ses poursuivants. Après plusieurs heures de recherches, son corps a été repêché aux alentours de 16h. Il saignait du nez et des oreilles. Les jeunes du quartier ont refusé que la protection civile récupère le corps et l’ont transporté à la morgue de la mosquée de Foulamadina’’, a-t-il expliqué.

Amadou Oury Diallo a repêché le corps du fond du lac. Il explique dans quel état il l’a retrouvé.  ‘’Quand je l’ai fait remonter, j’ai remarqué que du sang coulait de ses narines et ses oreilles. Je me suis demandé s’il a été touché par quelqu’un ? Sinon, le sang n’allait couler banalement. Il n’y avait pas de trace de balle sur le corps’’, a souligné notre interlocuteur.

Un officier gendarme, sous couvert d’anonymat, apporte une autre version des faits. Il explique que les forces de l’ordre sont au marché de Foulamadina dans le cadre du déguerpissement. ‘’La délégation spéciale de Sonfonia a demandé la démolition du marché qui ne répond plus aux normes. Nous, on accompagne les éléments de la DATU. Hier, à notre grande surprise, vers 12h, pendant que la machine est en train de travailler, on apprend qu’un jeune s’est noyé et que son corps n’a pas été retrouvé. On a alerté la protection civile. Dans le cadre du déguerpissement, les gens sont en colère. Ils sont en train de monter des femmes pour leur dire qu’elles ne doivent pas être déguerpies du hangar’’.

Selon lui, ‘’ceux qui ont vu leurs magasins démolis, sont en colère, ils sont en train d’inciter les gens en disant que c’est la police, c’est la gendarmerie. On leur a dit : ‘écoutez, comment est-il possible que les gens qui sont en train de sécuriser ici, peuvent se retrouver jusqu’au lac ?’ On a dit que c’est faux. Montrez-nous les gendarmes ou les policiers que vous avez vus là-bas. Personne ne peut indiquer que ce sont des gendarmes ou policiers. Mais c’est vrai, il y a à peu près 100 ou 200 mètres entre nous et le lac. Donc, ils ont commencé à se manifester, à dire qu’ils vont barrer la route. On dit, mais vous ne pouvez pas barrer la route pour ça. Entre-temps, la protection civile est venue, ils ont extrait le corps. Il parait que c’est un jeune de Wanindara, reconnu comme un délinquant dans le cadre de la consommation de stupéfiants. Le corps a été pris. Même ses parents reconnaissent que c’est un drogué’’.

Salimatou BALDE, pour VisionGuinee.Info

00224 662 78 58 57/salimbalde91@gmail.com

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