[dropcap]D[/dropcap]es guinéens, à la recherche du mieux-être, se font tuer comme des bêtes de somme et en longueur d’année en Angola. Une réalité plus qu’un tabou encouragée par le silence notoire des autorités non seulement guinéennes, mais également du pays d’accueil qui ne pipent mot à ce sujet. En témoigne l’attitude du diplomate angolais en poste à Conakry ce vendredi 15 avril.

Invité à prononcer un discours à l’occasion de la journée d’information et d’échanges sur le projet suisse d’aide au retour volontaire et à la réintégration des migrants guinéens initiée par l’OIM-Guinée, l’ambassadeur José Eduardo Ruas de Jésus Manuel s’est abstenu de tenir tout propos. Raison invoquée du haut du présidium où il était installé, « je ne suis pas parmi ceux qui doivent prononcer les discours ».

Une phrase certes courte et simple, mais qui pourrait en dire long sur le mutisme entretenu sur le meurtre massif de guinéens dans un pays qui, dans sa guerre de libération, a bénéficié d’une forte implication militaire et d’un soutien sans faille de la part de la Guinée.

De l’avis de certains observateurs, quoique la liberté de s’exprimer sur un sujet ou non soit un droit inaliénable, l’ambassadeur angolais se devait, tant soit peu, de tenir un discours même improvisé et faire un survol de ce vécu quotidien des partisans de la migration irrégulière dans son pays. Hélas, le diplomate a déserté la salle avant même l’étape des questions des journalistes.

Mady Bangoura, pour VisionGuinee.Info

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