[dropcap]D[/dropcap]es heurts ont opposé deux familles à Touba, dans la préfecture de Gaoual, autour de la construction d’une mosquée. Le bilan officiel fait état de deux morts, plusieurs blessés et des dégâts matériels importants.
Absent du pays au moment des faits, le président Alpha Condé, dès son retour la semaine dernière à Conakry, a limogé son ministre de l’Intérieur Mahmoud Cissé pour ‘’faute lourde’’.
Le député Ousmane Gaoual Diallo, élu de la circonscription électorale de Gaoual avait tiré la sonnette d’alarme bien avant les violences. Il pense que le ministre Cissé a été limogé pour une raison bien définie : ‘’Le jour il y a eu les violences, nous l’avons appelé. Nous l’avons demandé de faire intervenir la police qui était en ce moment-là sur place. S’il avait intervenu, peut-être qu’il y aurait eu quelques blessés par jets de pierre, mais pas de mort’’.
La réaction du ministre fut autre chose, selon le député de Gaoual : ‘’Il a maintenu le contingent de police intact en disant que c’est lui seul qui doit donner instruction pour que les policiers agissent. Et les policiers sont restés là à regarder des gens s’entretuer. S’il y a une faute, c’est pour ça’’.
Le limogeage du ministre n’est pas suffisant, estime-t-il, indiquant qu’il faut que la lumière soit faite pour situer la responsabilité de l’ex-ministre de l’Intérieur. ‘’Elle peut être pénale dans cette affaire parce qu’il y a eu mort d’hommes. Quelle était le niveau de négligence qu’il a faite ou de responsabilité qu’il a prise dans cette violence ?’’, s’interroge Ousmane Gaoual Diallo.
‘’Si vous avez des policiers sous votre ordre et que vous dites aux policiers de stationner quelque part et de refuser de rentrer entre des belligérants, il y a une responsabilité indirecte qui peut être engagée’’, note-t-il.
Si le président veut montrer qu’il est en rupture avec l’impunité, formule l’opposant, ‘’il faut que cette procédure soit judiciaire et que les ministres de la république qui ont soutenu tel ou tel autre camp, qui étaient en train d’instrumentaliser soient entendus dans cette affaire’’.
Sidy BAH, pour VisionGuinee.Info
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