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Présidentielle 2015 : chaque alliance électorale affine sa stratégie

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Kassory Oussou[dropcap]L[/dropcap]a Guinée est en train de vivre une campagne électorale digne du Gondwana, ce pays imaginaire que décrit régulièrement l’humoriste Mamane sur la radio RFI, avec son Président-fondateur ayant tous les droits et les avantages en sa possession.

Il suffit d’ouvrir un tout petit peu les yeux pour se rendre compte que le président-candidat Alpha Condé s’est donné le large avantage de faire le tour des réservoirs électoraux du pays avant même de lancer le début de la campagne officielle.

Le coup d’envoi de la campagne présidentielle a été officiellement donné jeudi 10 septembre sur l’ensemble du territoire national. Les sept concurrents en lice plus le président-candidat à sa propre succession ont 30 jours pour convaincre les électeurs afin de les emmener à adhérer à leurs projets de société respectifs.

Pour cela, les partis politiques engagés dans cette course ont constitué des directoires de campagne. C’est le cas notamment de l’Union des forces démocratiques de Guinée (Ufdg), du Rpg Arc-enciel et de l’Ufr. A moins de 24H et à l’occasion d’une cérémonie solennelle, le chef de file de l’opposition a livré la liste des membres de son directoire de campagne avec à sa tête son Vice-président, Fodé Oussou Fofana. Le président de l’Union des forces du changement (Ufc), Aboubacar Sylla est désigné porte-parole sénior. Il est assisté du secrétaire national des jeunes du parti et de la secrétaire générale de la section Ufdg de Strasbourg, Nadia Nahman. Ces responsables, aux côtés d’autres, vont porter la voix du candidat Cellou Dalein Diallo tout au long de la campagne électorale.

Candidat à sa propre succession, Alpha Condé qui veut rempiler pour un second mandat, a mis en place un directoire de campagne piloté par Dr Ibrahima Kassory Fofana, ministre d’Etat chargé des Investissements et des Partenariats public-privé. Le leader du parti Guinée pour tous (GPT) aura à ses côtés le président de l’Union pour le progrès et le renouveau (Upr), Bah Ousmane, ministre d’Etat, ministre conseiller à la Présidence, la ministre d’Etat, ministre conseillère d’Alpha Condé, Mme Kaba Rougui Barry dite RBB, le direcetur général de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), Malick Sankhon, le ministre d’Etat, ministre secrétaire général de la Présidence, le sociologue et écrivain Naby Youssouf Kiridi Bangoura.

Un rôle d’avant-gardistes

Ces cadres sont à l’avant-garde du dispositif mis en place dans le cadre de la campagne électorale. Le choix porté sur eux est certes stratégique, parce qu’ils sont censés avoir une certaine expérience en termes d’administration de pilotage d’une équipe de choc dont l’objectif est de faire élire un champion.

Si Kassory Fofana a pour mandat de concocter une stratégie de campagne devant causer de l’effet sur l’électorat au niveau national, il n’est jamais assez aberrant de pronostiquer que ce sera du fil à retordre pour le leader de Gpt. Certes, les contextes ne sont plus les mêmes qu’en 2010 sous la Transition, la situation politique aussi. Mais on se rappelle encore que Kassory Fofana, alors candidat à la présidentielle de 2010, n’a réussi à engranger que 0,66% des voix. Aux législatives du 28 septembre 2013, son parti n’a remporté qu’un seul siège au Parlement. Mais en tant que directeur de campagne du président-candidat, la force de présence et la capacité de ratissage de Kassory peuvent avoir plus de répondants. Et cela peut peser dans la balance électorale. Pareil pour Bah Ousmane (0,68% à la présidentielle de 2010) dans le Fouta-Djalon. En termes d’électorat, rien ne montre qu’il est mieux indiqué pour ravir la vedette au candidat de l’Ufdg, Cellou Dalein Diallo (43,69 % des suffrages au premier tour de la dernière présidentielle).

Cela étant, la bataille est engagée entre les différents partis politiques, même si celle-ci s’annonce ardue en Basse Côte et dans le FoutaDjalon. En ce sens que les électeurs de cette autre région ne sont pas tous prêts à pardonner au président candidat Alpha Condé, le fait de dire à Kankan que la Guinée n’appartient qu’à 3 groupements ethniques, notamment les Soussou, les Malinké et les Forestiers. Puisqu’on ne peut pas prétendre nier l’appartenance à la Guinée de ceux qui constituent le groupement humain le plus important numériquement et solliciter leurs suffrages. Même si Bah Ousmane a dans son escarcelle le pédiatre Saliou Bella Diallo du parti Afia, Boubacar Barry Big-Up de l’Unr et Rougui Barry RBB du Rpg-Arc-en-ciel, tous originaires de la région.

Avec pour défi majeur: «faire jeu égal avec l’Ufdg dans son traditionnel bastion», comme aime à le dire le président d’honneur du Crac, Malick Sankhon. Aussi, avec cet épisode d’eau empoisonnée venu crisper davantage la situation politique dans l’entre-deux-tours de la dernière présidentielle, il y a lieu de présager que la partie ne sera pas une simple formalité pour réussir à asséner «un coup KO» dès le premier round électoral.

En Basse Côte notamment, la présence d’un autre poids lourd habitué à la compétition, ne laisse point entrevoir une campagne sans peine pour le Rpg Arc-en-ciel dans la région. L’ancien ministre de la Pêche Boubacar Barry, promu directeur de campagne de Sidya Touré, n’aura pas trop à suer pour mettre en avant les qualités du candidat de l’Ufr, arrivé 3e au scrutin du 27 juin 2010 avec un score de 13,83% faisant de lui la troisième force politique du pays, qu’il a su garder jusqu’au Parlement.

Barry entend néanmoins mouiller le maillot en dirigeant comme cela se doit les opérations de campagne sur le front maritime et au-delà afin de contrer toute éventualité de surprise désagréable venant des camps adverses, dont celui de la mouvance auquel ont fait allégeance deux autres anciens candidats de 2010, en l’occurrence Abé Sylla de la NGR et Fodé Mohamed Soumah de la GéCi ayant tous deux acquis des scores non négligeables.

A qui profitera l’absence de Dadis dans la course?

Dans la région forestière, les échos de la campagne en cours montrent à l’évidence tout l’enjeu de la bataille à livrer dans cette partie de la Guinée. La mise à l’écart de Dadis, l’enfant du pays, et son maintien en état de convalescence prolongée à Ouagadougou, ont mis en lice des candidats jouant le rôle de seconds couteaux, mais qui ont là une opportunité de prétendre au titre de numéro 1 et de bénéficier aux finales de l’union sacrée autour d’un d’entre-eux qui pourrait s’appeler Papa Koly Kourouma, actuel ministre d’Etat, ministre conseiller à la Présidence et leader du parti GRUP ou Dr Faya Millimouno du BL qui a su fédérer autour de sa candidature une équipe composée pour le moment de 7 formations politiques ayant chacune une base plus ou moins consistante sur le terrain électoral.

En Haute Guinée, les dés semblent pipés sous les yeux de tous les observateurs depuis la publication de la liste électorale accordant à Faranah et Kankan plus de nombre d’électeurs que partout ailleurs. Un recensement de faveur qui ne peut surprendre que les naïfs espérant trouver une place au soleil à l’issue d’un scrutin organisé dans de telles conditions sous le régime de l’opposant historique devenu chef de l’Etat.

Mady Bangoura, dans Le Populaire

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