Présidentielle 2020 : après l’audit du fichier électoral, Dalein soupçonne la CEDEAO d’être de mèche avec Alpha Condé
[dropcap]E[/dropcap]n prélude à l’élection présidentielle 2020, la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a déployé des experts pour auditer le fichier électoral. Le rapport publié mardi indique que le fichier, décrié par une frange de l’opposition dont l’UFDG, est de qualité suffisante pour les prochaines élections.
Le principal parti d’opposition s’est dit déçu du travail effectué par les experts de la CEDEAO. Son leader Cellou Dalein Diallo, candidat à la présidentielle du 18 octobre, porte des soupçons sur cette organisation sous-régionale. Il l’a fait savoir vendredi soir à son domicile après un accueil triomphal que lui ont réservé ses partisans. Décryptage…
Soupçons sur la CEDEAO
Ce qui est suspect dans cette opération menée par la CEDEAO, c’est du fait que ces experts n’ont pas voulu associer les partis politiques qui vont aux élections. Nous avions des griefs contre ce fichier qui a été audité en 2018. L’audit a révélé l’existence de plusieurs anomalies et irrégularités. Il a été mis en évidence l’existence de 3 millions d’électeurs problématiques. Pour éliminer ou confirmer ces électeurs, les experts avaient recommandé que tous les électeurs se présentent lors de la révision de 2019 et que chaque électeur se fasse enregistrer normalement sur la base d’un cahier de charges. Parce que certains avaient été enregistrés avec 8 doigts, d’autres avec 10, les unes par des données Alpha numérique et les autres biométriques (…). Cette recommandation dite forte devait être respectée scrupuleusement lors de la révision de 2019. La CENI a dit qu’elle n’a pas les moyens d’éliminer les 3 millions d’électeurs qui ne sont pas présents alors qu’on était dans un exercice de contrôle, d’élimination des irrégularités dans le fichier. C’est ainsi qu’on a sorti 3 800 000 électeurs. La seule liste affichée après la révision de 2019, c’est celle de 8 300 000 que l’opposition politique avait dénoncée. Ce fichier donnait à la Guinée un corps électoral qui représentait 68% de la population alors que dans toute la sous-région, c’est aux environs de 40%. Le taux le plus élevé, c’est 41% au Sénégal. L’opposition a dit qu’avec ce fichier, elle ne va pas aux élections législatives. Le pouvoir arrogeant a dit que c’est à prendre ou à laisser. On a protesté pour que le fichier soit assaini. Ils se sont engagés dans le processus sans nous. La CENI a procédé à des éliminations des doublons et des fictifs et tombent 7 700 000 électeurs. Ils ont dit qu’ils ont procédé à l’assainissement du fichier
Les réserves de la communauté internationale…
L’OIF qui avait déployé une expertise pour assister la CENI, a dit que ce n’est pas juste, il reste 2 450 000 électeurs problématiques. Ils ont dit qu’ils ne peuvent pas accompagner la Guinée avec ce problème. Ils ont pondu un rapport mettant en cause complément le fichier. M. Alpha Condé va chercher d’autres experts, sous couvert de la CEDEAO. Finalement, ils n’ont pas accepté de jouer le jeu (…). Alpha Condé apparait à la télévision, comme c’est lui la CENI, pour dire, ‘j’enlève les 2 500 000, je reporte les élections de 3 semaines, mais l’opposition ne prendra plus part aux élections’. Souvent, on dit que l’opposition a boycotté les élections. Non, nous avons été exclus alors qu’on nous a raison. Il y a eu des opérations ad hoc dont les conditions d’exécution ne sont pas claires pour nous. Alpha Condé a dit qu’il enlève les 2 millions, mais est-ce que ce sont les problématiques qu’on a sortis ?
Fichier géré à la présidence…
Le fichier est géré à la présidentielle. C’est ce que beaucoup ne savent pas. Safa Tounkara est directeur adjoint du fichier électoral. Mais il n’a jamais pu accéder au fichier. Lorsque Kebé [ancien président de la CENI] l’avait une fois donné une note de service. Celui qui gère le fichier et qui dépend d’Alpha Condé a appelé pour lui dire que Kebé est en train d’introduire l’opposition dans le fichier. Automatiquement, il a été appelé pour annuler la note de service
L’OIF, l’Union européenne et les Nations Unies écartées…
Pour l’audit du fichier, on devrait associer les personnes qui l’ont audité sans compter qu’ils ont toujours accompagné le processus électoral en Guinée, l’Union européenne, les Nations-unies et l’OIF. Alpha Condé ne veut pas d’eux dans le processus électoral. Il y en a parmi eux qui ont adressé une note pour qu’ils viennent comme d’habitude [superviser l’élection]. Depuis 2010, ils accompagnent la Guinée dans le processus électoral. Alpha Condé dit qu’il ne veut pas d’eux, il ne veut que la CEDEAO. En solitaire, cette institution vient faire un travail sans associer les partis politiques (…). Donc on ne sait pas ce qu’il y a dans ce fichier. Mais aujourd’hui, on est sûrs d’une chose, quel que soit le fichier électoral, si ce sont les guinéens qui votent, Alpha Condé ne peut pas gagner une élection. En Haute Guinée, son fief traditionnel dont il considère l’électorat comme captif, les gens veulent le changement surtout la jeunesse. C’est dommage que notre démocratie soit dans cet état, elle ne fait que reculer depuis que ce prétendu Professeur de droit arrive au pouvoir. Il s’en fout des lois de la République, de la démocratie, du choix des guinéens. Ce qui l’importe, ce n’est pas le vote, ce sont ceux comptent le vote. Il contrôle ces gens, mais le peuple de Guinée ne se laissera plus faire.
Par Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info
00224 666 905 416/boussouriou.bah@visionguinee.info
Le tribaliste cellou a peur les malinkes et les forestiers ne voteront jamais pour le President du Foutah le predateur du regime nacro-etat du tyran Lansana conte.