[dropcap]D[/dropcap]écidément, la candidature de Cellou Dalein Diallo à la Présidentielle dérange. La démarche déjoue bien des plans. 

D’une part, des ‘’particules dites d’opposition’’ qui comptaient sur son boycott pour s’aménager quelques maigres strapontins auprès du pouvoir en ont eu pour leur compte. Elles s’emmêlent les pinceaux en critiques saugrenues, sentant leur existence menacée sur l’échiquier politique.

D’autre part, le ‘’géant’’ adversaire qui se donne une allure d’indéboulonnable dans la cité, n’est pas en reste dans le désarroi. L’adresse malencontreuse de son mentor, servie au lancement de sa campagne à Kankan, révèle une panique inouïe à la maison. Incontestablement, la troupe est aux abois. Mais ce qu’il faut surtout regretter dans la démarche, c’est la flagrance de l’utilisation de l’ethnie comme recette pour contrer la furie du changement qui prend corps et forme à son encontre.

Par le passé, on a connu pareille démarche politicienne dans le pays. La mémoire collective enregistre des piques cinglantes à l’endroit des cadres issus d’une communauté pour s’être associé à une certaine gestion. On se souvient aussi des injures ciblant des cadres pour la distanciation prise vis-à-vis d’une gouvernance dont ils ont perçu les insuffisances.

Mais cette fois-ci, le rubicond est franchi. L’instrumentalisation ethnique à ciel ouvert à laquelle s’est récemment livré le ‘’garant’’ de l’unité nationale dépasse tout entendement.

Le fondement de la nation est touché. La stabilité du pays est menacée. Le peuple tout entier est insulté. Je sens des millions d’honnêtes concitoyens de toutes les communautés, touchés dans leur dignité. Je me sens personnellement concerné. Je suis indigné et j’ai honte pour mon pays.

Dans un pays normal, pareille prestation disqualifie de facto son auteur. Ah ! Quand l’anormal s’impose en norme ! Pauvre de toi ma chère Guinée !

A ceux qui s’époumonent à rabâcher les oreilles des populations de bilan de ceci ou de cela, voilà le véritable bilan de la gouvernance que vous défendez : la division  de la Guinée par l’instrumentalisation ethnique.

Et pour ceux qui s’interrogent sur le sort du dossier de la réconciliation nationale, voilà pourquoi le processus engagé en 2011 a fait long feu. Là où la division pour le règne est adoptée comme stratégie de gouvernance, la réconciliation ne saurait être un souci, a fortiori une priorité.

Vivement l’alternance pour la réconciliation et le développement. Puisse la grâce de Dieu accompagner les efforts de changement engagés pour la libération du peuple de Guinée  et son développement. Aameen !

Sény Facinet SYLLA
Ex. Secrétaire Général Adjoint
des Affaires Religieuses