[dropcap]A[/dropcap]ux Etats-Unis, les médias ainsi que les réseaux sociaux sont au cœur de la campagne pour l’élection présidentielle. Pour toucher le maximum d’électeurs, les aspirants au fauteuil de président de la première puissance économique mondiale ne lésinent pas sur les moyens dans les médias.
Pour parler de l’influence des médias et réseaux sociaux sur les électeurs, Joanna Weiss, éditrice à Politico magazine, a échangé avec des journalistes qui prennent part au « Virtual reporting tour » organisé par le département d’Etat américain.

Couvrant les campagnes électorales américaines depuis 2004, en plus des réseaux sociaux où ils touchent différentes couches de l’électorat à travers une communication ciblée, elle assure que les candidats continuent d’investir dans les publicités à la télévision.
Au pays de l’oncle Sam, les télévisions publiques ne font pas de cadeaux. Tout candidat désirant vendre son projet de société pour convaincre les électeurs est obligé de passer à la caisse. Les chaines CNN, Fox, MSNBC font partie des plus prisées par les compétiteurs.
‘’Il y a des publicités qui sont payées par des groupes tiers, parmi lesquels on peut citer les Comités d’action politique (Politcial Action Commitee, PAC)’’, indique Mme Weiss. Les Super-PAC sont, en effet, des chasseurs de fonds pour la campagne pour soutenir un candidat ou une cause. S’ils ne sont pas associés à la gestion de la campagne du candidat qu’ils défendent, ils peuvent collecter des fonds illimités.
Lors de la campagne électorale, il n’existe pas de plafonnement de dépenses dans la publicité pour les candidats. ‘’Les compétiteurs peuvent dépenser autant qu’ils peuvent dans la publicité qui reste à date le meilleur moyen de toucher le maximum d’électeurs’’, précise-t-elle aux participants. ‘’Si les canaux de communication ont évolué, le message de campagne reste presqu’inchangé. Les candidats jouent sur l’émotion’’, souligne-t-il.
Révolution digitale avec Obama
L’ancien président Barack Obama a révolutionné la campagne électorale en 2008. Alors qu’il briguait le fauteuil présidentiel, il a recouru au réseau Facebook pour véhiculer ses messages. L’un de ses responsables stratégies était à l’époque Chris Hughes, ex-cofondateur de Facebook. Il a quitté le réseau de Mark Zuckerberg en 2007 pour prêter main forte au sénateur de l’Illinois qui deviendra quelques mois plus tard le premier afro-américain à occuper la Maison Blanche.
L’équipe de campagne de Barack Obama s’inspira et développa cette stratégie, permettant au candidat de récolter la somme record de plus de sept cent quarante millions de dollars, d’après une étude sur les effets des réseaux sociaux dans les campagnes électorales américaines publiée par Idris Fassassi, Maître de conférences à l’Université Panthéon-Assas (Paris II).
Trump, l’homme qui déjoua tous les pronostics
En 2016, le magnat de l’immobilier Donald Trump, lui, s’est tourné vers Twitter. L’actuel locataire de la Blanche, qui affrontait Hilary Clinton, a déjoué tous les pronostics en contournant les médias traditionnels pour se servir de manière plus efficace du réseau social de l’oiseau bleu. Il s’est illustré par un usage plus agressif des réseaux sociaux en ne se privant pas le droit de s’en prendre vertement au camp d’en-face. Il a pu lever des sommes astronomiques pour financer sa campagne via les réseaux sociaux.
‘’Sans Twitter, je ne serais probablement pas là. J’ai près de cent millions d’abonnés sur Facebook, Twitter et Instagram. J’ai mon propre média. Je n’ai pas besoin de m’en remettre aux faux médias’’, s’était targué Trump, en mars 2017, dans un entretien à Fox News.
Le locataire de la Maison Blanche, en lice pour un second mandat, dispose à date de plus de 87 millions de followers sur le réseau social de l’oiseau bleu contre près de 11 millions pour son challenger Joe Biden.
Pour barrer la route aux fake news à travers lesquelles Trump s’est le plus souvent illustré, Twitter a décidé de bannir les publicités à caractère politique suite à des critiques dont le réseau a fait l’objet depuis 2016. Facebook, qui gagne beaucoup plus d’argent que Twitter en général sur la publicité politique, a choisi de son côté de n’accepter aucune publicité politique à une semaine de la présidentielle prévue le 3 novembre prochain.
La bataille se mène également sur TikTok, qui reste le terrain favori des anti-Trump. Elle s’impose à l’heure actuelle parmi les grandes plateformes de médias sociaux aux Etats-Unis.
Ciré BALDE, pour VisionGuinee.Info
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