Procès de Foniké Mengué et Cie : le ministère public réclame 20 milliards GNF au titre de dommages et intérêts
A la suite de la réquisition du procureur Abdoulaye Babyla Camara, les avocats ont fait vendredi leurs plaidoiries devant le tribunal de Dixinn dans le cadre du procès du Foniké Mengué et Cie. La défense a plaidé pour la relaxe de leurs clients pour délits non-constitués.
Si les avocats de la défense sont convaincus que leurs clients sont poursuivis sur la base d’un dossier vide, le ministère public, quant à lui, estime que ces prévenus sont coupables des faits à eux reprochés et réclame le paiement d’une amende de 20 milliards GNF au titre de dommages et intérêts.
‘’Ils ont des convictions qui ne sont pas en adéquation avec le système politique qu’on a mis en place dans notre pays. Parce qu’en réalité, le combat qu’ils mènent depuis 2019, c’est le même combat qu’ils mènent aujourd’hui. Ça veut dire qu’aujourd’hui, on est en face du même système politique qui veut s’acharner contre l’Etat de droit dans notre pays et cela n’est pas acceptable. Tant qu’il y aura des Ibrahim Diallo, Foniké Mengue, on peut espérer que dans notre pays, les choses vont changer, parce qu’on ne se taira pas sur les abus de l’Etat’’, affirme Maître Halimatou Camara qui défend le coordinateur national du FNDC et ses compagnons de lutte.
Pour sa part, Me. Houley Bah se dit déçue de la réquisition du procureur. Elle estime que ‘’la montagne a accouché d’une souris. Tout qu’ils ont dit depuis l’entame de cette procédure, ils n’ont pas pu prouver quelque chose. Ils avaient même du mal à trouver des arguments pour tenir leur réquisition’’.
Elle estime que la défense avait en face d’elle tout au long du procès un ‘’ministère public affaibli et désarmé parce qu’il n’a aucun argument possible pour défendre l’indéfendable. Dans ce procès, encore une fois, la voix des sans voix va triompher et l’Etat de droit va triomphe dans ce pays. Nous ne nous laisserons pas marcher dessus (…). Nous n’accepterons pas qu’on marche sur nos principes parce que la Guinée a encore des lois. Si nous ne voulons pas que ces lois soient appliquées, il faudra qu’on ferme nos frontières, nos facultés de droit et qu’on vive à vase clos. Mais si cela n’est pas possible au 21e siècle, nous disons que Ibrahima Diallo, Foniké Mengué et Cie vont continuer d’exister et nous allons continuer à les défendre parce qu’ils ont des convictions’’.
Au nom du ministère public, Bernard Saa Dissi Milimouno soutient que les organisateurs de la marche du 28 juillet 2022 doivent dédommager l’Etat. ‘’C’est une évidence parce que l’Etat a subi des énormes préjudices. Il a subi des dégâts matériels importants. Des véhicules ont été endommagés. Il ne faut pas oublier que ce sont des véhicules sortis d’usine. Donc, ils coutent chers. Une gendarmerie été entièrement détruite, des policiers et gendarmes ont été blessés. Tout cela, c’est à la charge de l’Etat guinéen. Les 20 milliards GNF sollicités par l’Etat guinéen pour l’ensemble des préjudices, sont mêmes inférieurs’’, estime-t-il.
Le tribunal a mis l’affaire en délibéré pour décision être rendue le 13 juin prochain.
Salimatou BALDE, pour VisionGuinee.Info
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