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Procès de Ibrahima Kourouma : la défense dénonce une procédure biaisée et des réquisitions excessives

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L’affaire opposant l’Etat guinéen à l’ancien ministre Ibrahima Kourouma, ancien ministre de l’enseignement pré-universitaire et de l’alphabétisation, et à Mohamed V Sankhon, ex-chef de division administrative et financière du même département, continue de faire couler beaucoup d’encre.

Les réquisitions du parquet, demandant 5 ans de prison ferme et une amende de 50 milliards de francs guinéens contre les deux prévenus, ont provoqué de vives réactions de la part de leurs défenseurs, Me Adam Salomon et Me Sékou Traoré.

Me Adam Salomon, avocat du Dr Kourouma, a vivement critiqué les fondements des réquisitions du ministère public. Selon lui, celles-ci reposent sur un rapport de l’Inspection générale d’Etat qui n’a pas été soumis à la contradiction.

‘’Le principe en droit est clair : la forme commande le fond. Or, ce rapport est provisoire et contesté par notre client. Il ne peut donc servir de base à des réquisitions aussi graves’’, a-t-il déclaré.

Me Salomon affirme que l’instruction du dossier a été bâclée, ce qui affaiblit considérablement la position de l’accusation.

L’agent judiciaire de l’Etat, représenté par Me Faya Gabriel Kamano, s’est également appuyé sur ce même rapport pour étayer ses arguments. Une approche que Me Salomon qualifie de partiale et dépourvue d’objectivité. ‘’Ni le ministère public, ni l’agent judiciaire de l’État ne fondent leurs arguments sur des bases solides. Leur démarche est biaisée dès le départ’’, a-t-il ajouté.

Du côté de Mohamed V Sankhon, son avocat, Me Sékou Traoré, dénonce une justice à deux vitesses. Il s’interroge sur l’absence du professeur Alpha Amadou Bano Barry, ancien ministre de l’éducation nationale, dans ce procès.

Me Traoré a rappelé que son client n’a été en poste que 18 mois et n’a géré qu’un seul budget de 53 milliards de francs guinéens, dont il a fourni toutes les justifications nécessaires. ‘’Les contrats, les factures, les bénéficiaires, tout est là. Comment peut-on exiger le remboursement de 53 milliards alors que les preuves de leur utilisation sont disponibles ?’’, s’est-il interrogé.

Il a dénoncé la demande de saisie de tous les biens de son client, la qualifiant de tentative de spoliation. ‘’On dirait que l’État guinéen est en faillite et cherche à se renflouer sur le dos de citoyens honnêtes. C’est inacceptable’’, a-t-il lancé.

Les deux prévenus sont accusés de détournement de deniers publics et d’enrichissement illicite, pour des montants portant sur plus de 612 milliards de francs guinéens et 12 millions de dollars. Mais, leurs avocats estiment que ces accusations ne tiennent pas face aux preuves apportées et aux irrégularités de la procédure.

‘’Le doute profite toujours à l’accusé, et dans ce dossier, les doutes sont nombreux’’, a conclu Me Salomon.

Salimatou BALDE,pour VisionGuinee.info

00224 662 78 58 57/salimbalde91@gmail.com

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