Le verdict de la cour d’assises de Conakry est tombé tôt ce matin, samedi 13 juillet, après dix-sept heures de délibéré. Au terme du procès de plus de 30 personnes jugées dans l’affaire de l’assaut lancé en 2011 contre le domicile privé, dans la capitale guinéenne, du président Alpha Condé, des peines de prison fermes ont été prononcés mais pas de peine de mort en revanche. Les avocats de la défense dénoncent un verdict politique.
C’est vers 4h30 ce matin, samedi 13 juillet, que le président de la cour d’assises a prononcé le verdict. La réclusion à perpétuité a été retenue contre deux des prévenus présents à l’audience : le commandant Alpha Oumar Boffa Diallo, dit AOB, et Jean Guilavogui, accusés tous deux d’être les cerveaux de l’attaque du domicile du chef de l’Etat, le 19 juillet 2011.
Trois autres personnes ont été condamnées à quinze ans de prison, trois à cinq ans. Au total, dix-sept civils et militaires ont été relaxés.
Le président de la cour, Fodé Bangoura, a par ailleurs prononcé la condamnation par contumace pour quatre prévenus absents, parmi lesquels Bah Oury, le vice-président de l’UFDG (l’Union des forces démocratiques de Guinée), le principal parti de l’opposition en Guinée-Conakry. Bah Oury et trois autres personnes sont, eux aussi, condamnés à la perpétuité.
Pour Me Bassirou Barry, le doyen des avocats de la défense, rien ne justifie un tel verdict : « Nous avions espéré avec beaucoup de conviction que tous les accusés allaient être libérés, parce que sur la base des faits établis, qui est sur la base du droit, pour nous il n’y avait pas de coupables dans cette affaire. Ils ne méritent pas ça. »
Les avocats de la défense vont se réunir pour étudier quelle suite donner à cette décision de justice dans un procès qui, selon eux, est depuis le début, manifestement politique.
Par RFI