Procès du 28 septembre : de variation à variation, les propos de Sory Condé des services spéciaux mettent en colère le juge Tounkara
Devant le tribunal dans le cadre du procès du massacre du 28 septembre en tant que témoin, Sory Condé des services spéciaux brille par la variation de ses propos par rapport à sa déposition devant le juge d’instruction. Une situation qui a provoqué la colère du président du tribunal Ibrahima Sory II Tounkara.
‘’Vous pensez que ce sont les juges d’instruction qui ont écrit un nom comme ça ?’’. Sur cette question du magistrat Tounkara, Sory Condé répond : ‘’Je ne sais pas quand même’’.
A la question de savoir sur ‘’dans quelle langue, vous avez été interrogé, auditionné ?’’, il réagit : ‘’En français’’.
Quand le président du tribunal lui demande s’il a lu son procès-verbal de déposition, le témoin affirme : ‘’On me l’a fait lire. Celui qui m’a entendu, c’est lui qui a fait la lecture et j’étais là’’.
‘’Donc, vous avez entendu tout ce qu’on a dit. Qui a lu pour vous ?’’, cherche à savoir le juge. ‘’C’est celui qui m’a entendu : le juge d’instruction’’, se défend-t-il.
‘’Il a lu pour vous et vous avez signé. Vous pouvez dire aujourd’hui qu’on a modifié des noms’’, insiste M. Tounkara. ‘’Je dis que cela ne vient pas de moi’’, reste-t-il droit dans ses bottes.
‘’Est-ce que vous pouvez dire qu’aujourd’hui qu’on a modifié quelque chose là-dedans ?’’ ‘’Si c’est déplacé, je retire mais cela ne vient pas de moi’’, se rétracte-t-il.
‘’M. Condé, vous êtes un témoin. Je vous ai dit à l’entame que le faux témoignage est un délit qui est prévu et puni par la loi. Je vous ai dit que le témoin, c’est celui qui a vu. Le témoin, c’est celui qui a entendu. Vous avez prêté le serment de témoin. Donc, vous devez vous souvenir de cela tout au long de votre déposition. Notez cette variation’’, fait-il remarquer.
‘’Quand on vous a demandé combien d’équipes de patrouille ont été désignées, vous avez dit une seule équipe dirigée par le colonel Tiègboro’’, cherche à savoir Sidiki Camara.
‘’Non ! Comment je peux dire qu’il y avait deux groupes. Le colonel Tiègboro n’a dirigé aucune équipe là-bas’’, continue-t-il de nier. ‘’S’il vous plait, notez cette variation également’’, sollicite de nouveau le président du tribunal du procès du massacre du 28 septembre.
Abdoulaye Bella DIALLO, pour VisionGuinee.Info
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