Interrompu suite au retour à la barre de Marcel Guilavogui, la comparution des témoins au procès du 28 septembre a repris la semaine dernière. Ce lundi 24 juillet, plusieurs d’entre eux ont pris la parole pour raconter leur mésaventure.
C’est Mamadou Lamine Sall, victimes coups et blessures volontaires au camp Koundara, qui a ouvert le bal dans la salle d’audience. Ce cinquantenaire déclare avoir subi des tortures indescriptibles avec d’autres personnes arrêtées en marge du massacre du 28 septembre.
‘’On nous frappait avec dde gros fouets qui ressemblent à des pneus déchirés”, a-t-il déclaré.
“Quelques années après les faits, un vieux est venu trouver au niveau de ma boutique pour me dire que nous étions détenus ensemble au camp Koundara. Il est malheureusement décédé’’, ajoute-t-il.
A M. Sall, l’avocate de la partie civile Maître Halimatou Camara demandea demandé s’il éprouve une peur des agents de forces de l’ordre. Avec un léger sourire aux lèvres, il répond par l’affirmative, tout en précisant que ‘’jusqu’à présent, je ne n’ai pas totalement retrouvé ma santé’’.
Lamine Sall a cédé la place à Chérif Barr qui a également raconté son vécu au stade du 28 septembre. L’homme, né en 1987 et habitant à Dixinn au moment des faits, dit avoir été attiré par la foule jusqu’à se retrouver à l’intérieur du stade du 28 septembre ce lundi noir.
Il affirme qu’il a reçu une balle au pied gauche au moment où il essayait de se sauver. ‘’Je suis resté alité à l’hôpital Donka pendant 3 mois et deux semaines. J’ai subi une intervention chirurgicale et j’ai beaucoup souffert’’, raconte-t-il à la barre.
Ibrahima Diallo, 58 ans, était lui aussi au stade. Il raconte le film de l’évènement. ‘’Nous étions nombreux à l’intérieur du stade et il y avait une grande ambiance’’, se souvient-il.
‘’Les bérets rouges ont fait irruption au stade et tiraient dans tous les sens. J’ai fais plusieurs aller-retours entre les sièges de la tribune et la délimitation avec la pelouse. J’ai ensuite pour escalader la clôture en grillage du stade (…). J’ai vu des hommes avec des étoffes rouges attachées sur leurs têtes. Ils détenaient des poignars’’, souligne-t-il.
Abdoulaye Bella DIALLO, pour VisionGuinee.Info
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