Le procès sur les événements du 28 septembre reprend son cours après deux mois de vacances judiciaires. C’est le nom de l’ancien ministre chargé des services spéciaux et des crimes organisés qui revient une fois de plus dans les débats.

Mamadou Kaly Diallo, à la barre, raconte qu’après leur arrestation par le colonel Tiegboro et ses hommes à la maison des jeunes de Dixinn, les protestataires qu’ils étaient ont été tous embarqués pour le camp Alpha Yaya Diallo, en banlieue de Conakry.

Mamadou Kaly Diallo déclare avoir été avec ses compagnons dont l’avocat Thierno Souleymane Baldé, exposé sous le soleil à l’esplanade du camp militaire. “Il a ordonné à des gens de prendre des caméras et a dit : ‘Je vais vous donner à manger’  Nous leaders, on a réitéré que nous sommes en grève de la faim. Il a rajouté : ‘Vous avez le choix. Vous prenez chacun un pain et une boîte de conserve ou alors vous prenez 100 coups. Que préférez-vous ?’ Il l’a avec toute l’arrogance qu’il avait en ce moment”, souligne-t-il.

L’activiste et ses compagnons n’auront le choix que de prendre la nourriture qu’il leur a proposée. “On n’avait pas le choix. Ils nous ont alignés avec une humiliation qui ne dit pas son nom en nous disant : ‘Vous prenez le pain dans l’objectif de vous faire passer dans cette rubrique Dadis Show’”.

“Il a ordonné à ce qu’on nous mette dans un conteneur gros sans issue avec un gros cadenas. On nous a jetés dans un conteneur noir comme vous ne pouvez pas imaginer. Tout ce que je pensais en tant que musulman avec le climat que j’ai laissé dehors, que j’allais périr et n’allais pas avoir droit à une prière funèbre. Je précise bien que cette douleur peut être à la fois physique, morale ou psychologique. Ce n’est pas moi qui le dis, c’est la convention internationale contre la torture. Aux environs de 2h, ils ont commencé à venir nous faire un à un, pour nous faire subir des interrogatoires, demander qui nous finance, nous agissons sur ordre de qui ?”, relate-t-il.

Il ajoute avoir été amené ensuite sans vêtements dans une cellule où étaient détenus des narcos trafiquants présumés. C’est là, dit-il, “que j’ai profité pour appeler une connaissance parce que les gens n’avaient aucune information sur notre destination. Quelques heures plus tard, il y a eu des communiqués. Vers 15h, le colonel a compris que ce n’étaient pas des anodins qui étaient là. Il a ordonné de nous amener au CHU de Donka”.

“Ses hommes nous ont conduits à Donka. Il nous ont fait asseoir sous le soleil avec obligation de fixer le soleil, une humiliation totale”, ajoute Mamadou Kaly Diallo qui réclame justice.

Abdoulaye Bella DIALLO, pour VisionGuinee.Info

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