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Procès du 28 septembre : le journaliste Mandian Sidibé à la barre 

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Absent du pays au moment des événements du 28 septembre 2009, le journaliste Mandia Sidibé qui a dit eu avoir des informations en lien avec le massacre, s’est présenté à la barre ce mardi 30 janvier. L’actuel directeur général de l’Office guinéen de publicité (OGP) dit sa part de vérité en faisant sa déposition de témoin. Lisez…

« Je remercie le Tout Puissant Allah qui m’a gardé en vie pour vivre ce jour. Je voudrais m’incliner pieusement pour demander la grâce divine de rependre sa miséricorde sur les âmes de nos compatriotes lâchement abattu lors de cette folie meurtrière qui m’as affligé. Ceci dit, je me dois ici et maintenant de dire grand merci à Dieu et la personne qui m’a permis d’être ici aujourd’hui en Guinée. Ce n’était pas évident. C’est en 2013 que j’ai quitté la Guinée pour aller me réfugier au Sénégal, puis en France suite à certaines informations que je donnais sur les antennes de la radio Planète FM dont j’étais le directeur général.

Exil en France 

J’ai quitté la Guinée le 19 novembre 2013 pour le Sénégal et le 20 juillet 2016, pour me rendre à Paris en passant par l’Allemagne et la Belgique.  J’ai demandé l’asile le 6 juillet 2017 et je l’ai obtenue le 11 juillet, soit cinq jours après (…).

Il ne m’était pas donné la chance d’être ici aujourd’hui si jamais il n’y avait dans ce pays un patriote, une personne avisée en l’occurrence le Général Mamadi Doumbouya qui m’a tendu la main et qui m’a permis d’être ici aujourd’hui, tout en m’honorant de sa confiance pour présider au destinée de l’OGP.

Les informations obtenues auprès de Jean Marie Doré 

Je me dois de dire que le métier de journaliste surtout celui d’investigation qui est un métier délicat parce que parfois tu peux prêcher le faux pour avoir l’information. Je crois que j’étais bien connu ici à la radio Planète Fm par rapport à certaines informations que je donnais parce que j’avais de sources fiables. Cela m’a crédité d’une certaine confiance auprès de nos auditeurs. Ce qui faisait qu’on avait une très grande audience sur l’échiquier national.

J’ai reçu des invités qui ont évoqué ce sujet notamment l’honorable Jean Marie Doré. Je voudrais préciser de passage qu’en tant que journaliste, je suis tenu de protéger mes sources d’informations. Si j’ai été crédité à un moment donné d’une confiance, c’est parce que je protegais mes sources d’informations. Cela les encourageait à me fournir des informations.

Les déclarations que j’ai faites sur les réseaux sociaux par rapport à ces événements douloureux, n’étaient pas des informations qui venaient de moi. Je peux les considérer comme des nouvelles ou des renseignements puisque il y a une différence entre une nouvelle, un renseignement et une information (…).

Je n’étais pas en Guinée au moment des événements du 28 septembre. J’ai quitté la Guinée en 2005. Je ne suis revenu qu’en 2010. J’ai successivement séjourné à Cotonou et à Libreville. J’étais le rédacteur en chef du journal Gabon News. Je faisais aussi partie de la cellule de communication du candidat Aly Bongo Odimba (…).

Les informations que je donne proviennent de d’autres personnes. Puisque je n’étais pas en Guinée, je n’ai pas vécu les faits. A partir de la France, je faisais des déclarations. Je me suis vu dans l’obligation patriotique, dès lors que j’ai des informations, de les mettre à la disposition des enquêteurs. Je considère que les informations qu’on me donnait n’étaient pas des informations mais plutôt des renseignements. Puisqu’elles n’étaient pas vérifiées. Donc, je me devais d’alerter, les enquêteurs, la justice. Ce sont des pistes que je donnais à travers les informations qu’on me communiquait parce que je n’avais pas la possibilité de les vérifier étant exigé. Donc, je les mets à la disposition des enquêteurs. Ça peut servir de piste.

Monsieur le président, je ne peux à partir de ce que je viens de dire, tenir un discours narratif ici sur les faits afférents aux douloureux événements du 28 septembre. Je ne peux que me prêter aux questions qui me seront posées d’autant plus que je n’ai pas vécu les faits. C’est en ma qualité de journaliste que j’ai reçu certaines renseignements que j’ai mis à la disposition des enquêteurs via les réseaux sociaux.

J’ai reçu que les ondes de la radio Planète Fm feu Jean Mari Doré qui m’a dit que personnellement, il s’était impliqué pour éviter ces douloureux événements d’autant plus qu’il s’est personnellement déplacé pour aller voir le capitaine Dadis et qu’il lui a dit : ‘Mon fils, ce n’est pas la peine d’empêcher la tenue de ce meeting. A travers ce meeting, vous pouvez rentrer dans l’histoire. Si vous ne le réprimez pas, soyez démocrate. Laissez-nous manifester, vous pouvez encadrer la manifestation, mais ne réprimez pas. Ne reportez pas la date et vous allez rentrer dans l’histoire’. En réponse, il m’a fait savoir que le capitaine Dadis lui aurait dit qu’à son niveau, il n’y avait pas de problème, mais qu’il y a certaines personnes dans son entourge qui ne l’entendent pas de cette oreille notamment M. Papa Koly Kourouma. Donc, qu’il ferait mieux d’aller le voir et qu’il devait voyager avec le général Sékou Konaté. Tout ce que je dis vient de lui, feu Jean Marie Doré.

Qu’il s’est rendu à l’aéroport et quand il arrivait, Papa Koly était sur le tarmac. Qu’il l’a appelé par son nom : ‘Papa, Papa’ plusieurs fois et que finalement, il s’est arrêté et accepté de lui parler. C’est là qu’il m’a rappelé que le climat n’était pas aussi bon entre lui et Papa Koly. Puisque celui-ci était son adjoint dans son parti et que c’est lui qui a proposé Papa d’être dans un gouvernement d’union nationale. Il affirme que depuis ça, Papa l’a fui et que difficilement, il l’a écouté et lui a expliqué ce qui s’est passé entre lui et Dadis. Que Papa Koly lui a dit : ‘si vous sortez, on va vous massacrer’. Qu’il lui a dit : ‘De toutes les façons, ce n’était pas la bonne manière. Tu ferais mieux de parler à Dadis et autres pour ne pas que cette manifestation soit reportée’. Après, il est parti. Que pour lui, l’armée ne pouvait pas être déployée sans réquisition et que selon les informations à sa disposition, c’est le général Toto qui a signé la réquisition pour que l’armée soit déployée. Après qu’il a parlé avec Papa Koly, celui-ci aurait appelé le colonel Tiegboro pour lui dire : ‘s’ils sortent, vous les massacrez’. C’est Jean Marie qui me l’a dit et c’était à l’antenne. Malheureusement, les archives ont disparu parce que la radio a été vendue.

Que Papa Koly l’aurait appelé, qu’il lui a dit ça avant de quitter. Qu’il allait appeler Tiegboro et ajouté : ‘si vous sortez, ils vont vous massacrer. Selon les informations de Jean Mari Doré, Papa avait appelé Tiegboro. Donc pour lui, Papa est l’un des responsables de ce massacre et que Tiegboro est un élément important.

Les informations eues auprès de d’autres personnes

Etant à Paris, j’ai eu d’autres informations selon lesquelles il y a eu trois camions militaires transportant des corps qui ont transité par le camp Samory. Deux camions aussi n’étaient pas militaires mais conduits par des militaires et qui ont transité par le domicile de l’ancien président, le général Lansana Conté. Que ces deux camions étaient stationnés là-bas et que c’est leur contenu a été déversé dans une fosse commune derrière la piste d’atterrissage (Faban). Donc, j’ai communiqué ces informations via les réseaux sociaux pour que des pistes soient données aux enqueteurs.

Par rapport à ces deux charniers qui étaient stationnés au domicile de l’ancien président. On m’a cité des noms qui étaient impliqués dans la gestion notamment l’ancien ministre Remy Lamah, Edouard Théa (ancien diplomate). Au moment où je passais l’émission, Edouard était en poste en Angola. On m’a dit qu’il fait partie des personnes qui ont géré ces corps. En plus, il y a un certain Cheikh Diabaté qui était au moment des faits, selon ce qu’on m’a dit, aux services de renseignements du CNDD. Ce sont eux qui ont géré en toute discrétion ces deux camions qui étaient stationnés au domicile de l’ancien président Lansana Conté qui sont différents des trois camions militaires. Et qu’il y avait plusieurs fosses communes, mais celle dont on m’a parlé a reçu le contenu de ces camions. C’est la fosse commune de Faban. Donc, en gros ,c’est ce que j’ai relayé sur les réseaux sociaux et je’ai bien dit que c’est selon des sources’’.

Abdoulaye Bella DIALLO, pour VisionGuinee.Info

00224 628 52 64 04/abdoulbela224@gmail.com

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