Le procès du massacre du 28 septembre continue son cours normal au tribunal adhoc situé dans l’enceinte de la cour d’appel de Conakry. Marcel Guilavogui, le neveu du capitaine Moussa Dadis Camara, livre sa part de vérité à la barre.

Selon des témoignages des victimes du 28 septembre, le neveu de Dadis Camara et plusieurs militaires formés à Forécariah ont fait irruption au stade du 28 septembre pour commettre des atrocités.

A la question de savoir s’il était au courant de la formation de jeunes à Kalia dans la préfecture Forécariah par des israéliens sur financement Beny Steinmetz, homme d’affaires franco-israélien, Marcel Guilavogui répond : ‘’Je ne suis pas parti à Kalia pour voir des israéliens. Ça ne me concernait pas. J’ai entendu qu’il y a la formation mais je n’étais pas au courant de la présence d’israéliens’’.

Pourtant, dans son procès-verbal, Toumba Diakité a révélé que des israéliens assuraient la formation de jeunes recrues à Kalia. ‘’C’est lui qui l’a dit pas. Pas moi’’, dit-il. Est-ce que ces jeunes étaient au camp Alpha Yaya Diallo, le 25 septembre ? ‘’Je ne sais pas, je ne me souviens pas’’, insiste-t-il.

Poursuivant, il dément l’ancien aide de camp de Dadis camara qui, selon un avocat de la partie civile, a été chez lui à 7h du matin le 28 septembre 2009. ‘’Non ! Je ne l’ai pas rencontré. Je n’ai pas été chez lui’’, se défend-t-il, tout en disant prêt à une confrontation directe. ‘’Je n’ai pas été au stade, comment je peux tirer en rafale sur les gens ?’’, se demande-il.

Sur l’accident qu’il dit avoir subi à la veille du 28 septembre 2009, il dit ignorer qui l’a conduit à la clinique Ambroise Paré pour des soins. ‘’Je ne sais pas. Mais quand je me suis réveillé, j’ai vu Toumba. J’ai fait à peu près 4h du temps à la clinique. Mais je n’avais pas de montre. Tout ce que je sais, c’est que j’étais seul dans une petite voiture quand le taximan est venu me cogner’’, rembobine Marcel Guilalvogui.

‘’Si vous n’étiez pas alité, seriez-vous parti au stade ?’’, lui demande la partie civile. ‘’Non ! Je ne suis pas chargé du maintien d’ordre. Ma mission n’est le maintien d’ordre, je suis un garde du corps. Ce sont la police et la gendarmerie qui sont concernées par le maintien d’ordre’’, fait-il remarquer. ‘’Le soldat reçoit des ordres et il exécute. Si on n’a pas d’ordres, on n’aura pas le droit d’agir. Avant de faire quoi que ce soit, il faut demander des consignes’’, précise l’accusé.

‘’Seriez-vous parti si vous aviez reçu des ordres ?’’, relance l’avocat. ‘’J’allais demander des consignes particulières. Avec les consignes, j’allais partir’’, tranche le neveu de Dadis Camara détenu depuis plus de 12 ans après la maison centrale de Conakry.

Abdoulaye Bella DIALLO, pour VisionGuinee.Info

00224 628 52 64 04/abdoulbela224@gmail.com