Procès du 28 septembre : les avocats de Dadis et Cie opposés à la réqualification des faits, le parquet entend aller jusqu’au bout
Tous les avocats de la défense ont exprimé leur désaccord face à la demande du ministère public concernant une réqualification des faits en crimes contre l’humanité. Le procureur de la République près le tribunal de Dixinn a apporté une réponse aux différents avis des hommes et robes noires.
“M. le président, nous prenons la parole puisque plusieurs choses vous ont été dites depuis hier. Des intentions ont été prêtées au parquet. On nous a fait dire ce que nous n’avons pas écrit, on nous a fait dire ce que nous n’avons pas dit. Je voudrais ici revenir sur un certain nombre d’éléments. Mais avant, grande a été ma surprise hier d’apprendre de certains conseils des accusés ou plutôt d’entendre certains conseils des accusés prêter à votre tribunal des intentions qui sont loin de vous”, a déclaré le procureur Algassimou Diallo.
Il fait remarquer que “d’aucuns sont allés jusqu’à menacer de boycotter les audiences au cas où votre accéderez à la demande de réqualification sollicitée par le parquet. Plus loin, certains se sont livrés à un exercice de chantage”.
L’empereur des poursuites a tenu à rappeler que “toutes les parties à cette audience sont demanderesses de justice. Il y a une disposition phare qui vous est essentiellement propre. Du côté ministère public, nous la respectons rigoureusement. Ce sont vos prérogatives contenues dans l’article 400 du code de procédure pénale”.
“M. le président, au début de ce procès, j’avais pris la parole pour vous dire qu’on peut dire ce qu’on veut sans vexer, sans offenser. Hier, on est allés jusqu’à remette en cause nos différentes formations dire que nous ne faisons pas le droit. Merci à ses hors pairs du droit, à ces techniciens, nous ne répondrons nullement à cette provocation. Nous avons suivi des procès où dans une entente parfaite, on s’accorde à s’attaquer au procureur de la République, au représentant du ministère public de manière générale. Nous en sommes préparés. Rien rne nous déroutera de notre trajectoire. Le ministère public qui peut poursuivre à charge et à décharge ne peut émaner que de la volonté de médisance. C’est connu que out parquet poursuit à charge et à décharge. Au nom de quoi peut-on penser que le nôtre ne pourrait poursuivre à charge ? Que craint-on ? Qu’est-ce qu’on cache ?”, se demande-t-il.
Des avocats de la défense ont laissé entendre qu’au cas où la demande de réqualification serait acceptée par le tribunal, les débats devront reprendre à zéro. “Bon Dieu”, s’étonne le procureur Diallo qui affirme que “les différentes phrases du procès pénal sont connus par tous les professionnels (…)”.
Le procureur Algassimou Diallo indique au juge Ibrahima Sory 2 Tounkara que “votre tribunal est saisi des faits et des personnes. Votre juridiction n’est pas saisie de qualification, rien sur le plan légal qui vous empêche de restituer aux faits leurs véritables qualifications. Vous le faites en longueur de journée, M le président. Les juridictions le font à longueur de journée”.
“À quel moment peut intervenir cette requalification ? Elle se fait au cours des débats. Possibilité est offerte aux parties que nous sommes, comme nous l’avons fait maintenant, ee solliciter de votre tribunal la requalification des faits ou bien lors de nos réquisitions définitives. C’est un choix qui nous esr donné. Nous avons la latitude de le faire soit pendant les débats ou alors nous attendons complètement lors de nos réquisitions définitives”, clarifie-t-il.
Abdoulaye Bella DIALLO, pour VisionGuinee.Info
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