Procès du 28 septembre : un avocat de la partie civile note des incohérences dans le témoignage de l’ex-ministre Isto Keira
Ministre de la jeunesse et des sports en 2009, Fodéba Isto Keira a fait sa déposition mercredi devant le tribunal de Dixinn. Maître Bernard Saadisi Millimono de la partie civile dit ne pas être d’accord avec beaucoup d’éléments avancés par ce témoin dans l’affaire du 28 septembre.
L’avocat rappelle que Isto Keira était responsable de l’utilisation du stade du 28 septembre, lieu où au moins 157 personnes ont perdu la vie lors d’une manifestation en 2009.
“Par rapport à la suppression des éléments de preuves, le directeur des sports a clairement indiqué que le stade avait été nettoyé. M. Keira vient déclarer que le stade était intact lorsqu’il est venu 10 jours après. Les déclarations du directeur et de son adjoint sont en contradiction avec celles du ministre”, constate-t-il.
Avant de souligner que “mieux que cela, le ministre nous déclare qu’il était venu au stade pour voir si le match Guinée vs Burkina Faso pouvait s’y tenir le 11 octobre 2009 et qu’après sa visite, il a eu une réunion avec la Fédération guinéenne de football par rapport à la tenue du match et que deux jours olus tard, la FIFA et la CAF ont pris la décision de délocaliser le match à Accra. Cela aussi n’est pas tout une vérité parce que dès le 5 octobre 2009, la Fédération burkinabè de football avait déjà fait circuler une note électronique de la FIFA annonçant la délocalisation du match à Accra”.
Maître Millimono croit dur comme fer qu’au moment où le ministre Keira venait au stade du 28 septembre, le match avait déjà été délocalisé.
“Il dit qu’il est venu 10 jours après le massacre du 28 septembre. Ça veut dire que c’est le 8 octobre qu’il est venu et que c’est deux jours après, la décision de délocalisation du match a été prise. Si on fait le décompte, le 8 deux jours après le 10, la FIFA et la CAF ne peuvent pas attendre jusqu’au 10 octobre pour délocaliser un match qui doit avoir lieu le 11”, indique-t-il.
Cet avocat de la partie civile tire la conclusion que “la déclaration du ministre ne tient pas. Il est clair que sa visite au stade avait vraiment un autre objectif”.
“Pour nous, c’était pour tenter de faire croire qu’il y a eu des violences au stade, que les manifestants ont cassé ceci ou cela. Ce n’était absolument pas pour des raisons sportives qu’il avait fait cette visite au stade du 28 septembre”, ajoute-t-il.
Abdoulaye Bella DIALLO, pour VisionGuinee.Info
00224 628 52 64 04/abdoulbela224@gmail.com