Après Youssouf Touré alias Joli, c’est Mamady Soumaoro qui s’est présenté à la barre du tribunal de Dixinn ce mardi 16 janvier 2024. Cet ancien militaire formé au camp de Kaléya explique comment un groupe a été trié de leur effectif pour être amené à Conakry, quelques jours avant le massacre du 28 septembre.
Mamady Soumaoro déclare avoir été recruté par Toumba Diakité depuis Siguiri pour être amené au Km 66, puis au camp de Kaléya. Ce témoin assure que dans l’enceinte du camp, les recrues étaient subdivisées pour des raisons dont il ignore.
Il affirme que des recrues ont été embarqués pour Conakry quelques jours avant les événements du 28 septembre.
Après sa narration des faits, Mamady Soumaoro a été amené à donner des détails sur le camp de Kaléya et les personnes qui ont été choisies pour se rendre au stade de Conakry.
‘’Est-ce-que vous confirmez toujours que des gens sont sortis du camp de Kaléyah le 24 septembre pour venir à Conakry ?’’, lui demande le juge Ibrahima Sory II Tounkara.
Le témoin à la barre répond : ‘’Je ne vous mens pas. Les 24 et 25 septembre, les gens sont venus. Personne ne peut s’arrêter devant moi pour dire que des gens n’ont pas quitté Kaléya. Tous les dégâts qui se sont passés au stade du 28 septembre, ce sont eux. Ce n’est pas une autre personne. L’armée guineenne ne connait pas’’.
Le juge Tounkara enchaine pour demander au témoin qui s’occupait de ce qui se passait à Kaléya. Mamady Soumaoro indexe le colonel Blaise Goumou.
‘’S’il dit qu’il ne connait pas l’affaire de Kaléya, il sera en train de tromper le pays. Blaise était à Kaléya. Chaque fois, il y allait. Quand il venait, il se voit avec le directeur et parfois, il fait un rassemblement. C’est lui qui était chargé des recrues avec Gano Sangaré, Jean Louis et Bamba’’, insiste-t-il à la barre.
Le juge rajoute : ‘’A leur retour du stade, vous avez dit voir certains blessés, avez-vous cherché savoir la cause de leurs blessures ?’’
‘’Oui, ils étaient revenus blessés, mais avec beaucoup d’argent. Moriba m’a dit : ‘Mon ami, ce que j’ai vu, quand nous sommes allés, ils nous ont mis dans le mouvement. Il y a eu trop de dégâts. Moi-même, j’ai eu peur’’, souligne le témoin.
A la question de savoir s’il fait toujours partie des effectifs des forces de défense, il répond : ‘’Non, je ne suis plus dans l’armée’’.
Abdoulaye Bella DIALLO, pour VisionGuinee.Info
00224 628 52 64 04/abdoulbela224@gmail.com