[dropcap]Q[/dropcap]uand il a été révélé par l’analyse à Lyon des premiers cas et qu’il a été établi que le mal dont souffraient les gens à Gueckédou et à Macenta c’était Ebola, nombreuses ont été ces personnes à faire des propositions aux plus hautes autorités de l’Etat pour leur proposer leurs contributions.
C’est le cas du président de l’Union pour le progrès de la Guinée (UPG) qui, après s’être rendu compte qu’Ebola est une maladie qui se transmet facilement par le contact physique, a proposé la suspension immédiate des marchés hebdomadaires dans les zones touchées et le renforcement des contrôles dans la circulation entre la Forêt et le Fouta, entre la Forêt et la Haute Guinée, vu que ce sont les deux axes routiers les plus fréquentés pour accéder à la capitale.
‘’On nous a répondu que si on le fait, la population va être paniquée. Au nom du parti, j’ai répondu que nous prenons la responsabilité d’aller en Forêt, convaincre les gens qu’ils doivent accepter cette contrainte-là. Et nous avons insisté pour dire qu’il vaut mieux qu’ils soient paniqués pendant un ou deux mois plutôt que de mourir en masse en une semaine. Nous n’avons pas été suivis’’, déclare Jean Marie Doré qui dit qu’il a été désagréablement surpris de comprendre que l’administration a adopté une méthode d’information qui plutôt bancale, pour ne pas dire très mauvaise, selon ses termes.
‘’On n’a pas catégoriquement insisté sur le caractère dangereux d’Ebola. Il y a eu même une visite officielle à Gueckédou, au cours de laquelle, le chef de l’Etat a voulu calmer le jeu en prenant contact avec la population. Alors, cela a semé un peu de confusion dans l’esprit des gens, parce que nous avions déjà commencé à leur dire d’éviter les contacts avec ceux qui sont atteints d’Ebola. Ainsi, entre ce que nous disions ; auquel la population croyait et la vérité officielle, la population a hésité’’, déplore-t-il.
A en croire le communicateur, cette hésitation a été très grave. Parce que beaucoup de gens se seraient cadrés contre ce qu’ils considéraient comme une manière de les étouffer ou de les égarer, et qu’Ebola n’existait que dans l’esprit de ceux qui cherchent de l’argent, alors que pour la Communauté internationale, tel n’était pas le cas.
Aujourd’hui, l’honorable Jean Marie Doré estime qu’il est urgent pour chacun de mettre ensemble les intelligences, les compétences et l’expérience pour que devant de tels faits, l’on prenne du recul par rapport aux passions pour chercher la vérité.
Mais devant le décès de certains membres certains membres de familles de cadres à Nzérékoré, il dit s’apercevoir impuissant que jusqu’à, il y a une semaine, il n’y avait qu’une seule ambulance par préfecture.
‘’Je ne sais pas si vous vous imaginez ça, pendant les gens se posent la question où vont les fonds que la communauté internationale annonce tous les jours que Dieu fait. Tout cela contribue à augmenter la méfiance des populations vis-à-vis de la nécessaire observance des prescriptions de l’autorité de l’Etat. Il faudrait donc que la clarté, la transparence sied à nos actions pour préserver et protéger notre peuple. Mais si on aborde ce problème dans la confusion, quels que soient les moyens qu’on va mettre en œuvre, il sera difficile d’atteindre les objectifs’’, conclut-il.
Mady Bangoura pour VisionGuinee.Info
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