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Prostitution masculine : dans l’univers du business des gigolos

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Le travail de sexe a longtemps été l’apanage des personnes de sexe féminin. Aujourd’hui, la réalité est tout autre à Conakry. La prostitution féminine reste cependant la plus connue et la plus décriée par la société. Celle masculine est presqu’un sujet tabou. On en parle peu ou presque pas.

La prostitution masculine est l’offre rémunérée de services d’ordre sexuel par un homme. Connu sous le nom de ‘’gigolo’’, cette  forme de prostitution masculine destinée à une clientèle féminine n’est pas à confondre avec la prostitution masculine pour la clientèle masculine. Il y a très peu de données chiffrées sur les gigolos. Les services offerts par les gigolos sont très variés : ils peuvent aller d’un simple accompagnement d’une cliente lors d’une soirée à une prestation sexuelle complète au cours d’une nuit partagée avec cette dernière.

Même si les femmes  restent tout de même les plus nombreuses et  vulnérables, elles  ne sont pas les seules à pratiquer le plus vieux métier du monde. Les hommes aussi se prostituent. Mais de façon bien différente. A Conakry, les gigolos sont des jeunes entretenus pas des dames souvent âgées et mais fortunées.

La prostitution féminine et la cette masculine ne sont pas perçues, ni traitées de la même manière. Si en Guinée ‘’les femmes de plaisir’’ sortent le soir pour chercher des clients pendant les nuits tardives, les garçons eux sont recherchés par des femmes qui sont beaucoup plus libres et économiquement autonomes. Certaines d’entre elles, qui n’ont pas de mari ou n’en veulent pas du tout parce tenant à leur liberté, jettent leurs dévolus sur de jeunes adonis économiquement fragilisés, mais physiquement beaux et musclés. Ces derniers, piégés, se plient à toutes leurs lubies, tous leurs fantasmes sexuels.

Si jadis, ce sont les parents cherchaient des maris pour leurs filles, aujourd’hui tel n’est plus le cas. On se marie parce qu’on s’est aimés une soirée. Mais le lendemain, puisqu’on ne s’aime plus, on divorce.  Tandis que l’homme peut se remarier avec une femme plus jeune, ce n’est pas toujours le cas chez la femme. Et quand celle-ci a des moyens financiers, une possibilité s’offre à elle : entretenir un jeune, souvent du même âge que son fils. D’où le phénomène de ‘’gigolos’’ qui gangrène de nos jours la capitale Conakry.

Ces grandes dames fixent les règles du jeu. Elles n’entretiennent pas un concubin, mais peuvent se payer un jeune garçon tous les week-ends.  C’est la vraie prostitution masculine. Rencontrée dans un hôtel de la place, cette femme qui a voulu garder l’anonymat explique : «  je suis une femme très déçue par des hommes et je ne veux plus recommencer. Avec mon argent, je peux acheter n’importe qui pour mes besoins sexuels », peste F.S, chef d’une entreprise de renommée.

Le chômage et la précarité sont souvent l’argument utilisé par les gigolos. Ils justifient cette pratique par la nécessité d’avoir une stabilité matérielle. Certains à force de se prostituer sont devenus spécialistes, squattent désormais les hôtels, restaurants, boîtes de nuit huppés et lieux de rencontre des touristes.

Mamady C. est diplômé sans emploi. Il s’est retrouvé en face d’une responsable d’entreprise qui est tombée sous le charme du jeune homme. A défaut d’une situation stable, Mamady a succombé à la tentation de la dame pourtant beaucoup plus âgée que lui.  « Je sors depuis  3 ans avec une dame âgée de 40 ans  alors que j’ai 25 ans. Je l’ai rencontré dans son bureau alors que je cherchais un l’emploi, c’est ainsi qu’elle s’est intéressée à moi. Elle faisait tout pour moi et moi je satisfaisais ses besoins. J’ai accepté ses avances ».

Mamady s’est séparé de sa copine, jeune. Ses parents ont tenté à moult reprises de mettre un terme à la relation avec la chef d’entreprise. Le jeune lui, n’entend pas de cette oreille. Il dit offrir de l’affection et une chaleur sexuelle à la dame.

Contrairement à Mamady, d’autres gigolos vivant sous le toit de leurs parents cachent leurs  véritables activités  par un « emploi » fictif. Ce qui permet de ne pas changer leurs habitudes de vie aux yeux de la famille, comme pour dire que la prostitution ne touche pas uniquement les femmes. Les hommes sont, eux aussi, touchés par le phénomène. Même si la spécificité en est tout autre et qu’on en parle peu au sein de la société.

Aissatou DIALLO, pour VisionGuinee.Info

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1 commentaire
  1. abkodo2 dit

    Enfin, à bas l’hypocrisie. Merci, Aissatou de parler de ces phénomènes que l’on rencontre dans tous les pays du monde. Je ne me sens pas en situation de condamner ni d’ailleurs de porter un jugement quelconque, je dis seulement que chacun est libre de se comporter comme il veut et dans tous les domaines. C’aurait été condamnable si ces jeunes offraient ces prestations pour le compte d’un macro!

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