Il est certain que depuis l’élection de l’ancien président de la transition, le Général Mahamat Idriss Deby Itno, à la présidence du Tchad pour un quinquennat. La perpétuation de la dynastie Déby Itno se précise. La procédure du nouveau président tchadien va servir d’exemple aux autres putschs arrivés ces dernières années par effraction au pouvoir de leur pays.

Les autorités de la transition malienne ont déjà annoncé quelques jours après l’élection présidentielle au Tchad de la candidature du Colonel Assimi Goita à la prochaine échéance présidentielle malienne. Le président de la transition burkinabé le Capitaine Ibrahima Traoré est déjà empereur dans son pays. Le Général Abdourahamane Tchiani s’est laissé emporter l’union l’alliance économique et monétaire des Etats du Sahel qui sont composés du Mali, du Burkina et du Niger. Le Général de corps Mamadi Doumbouya va certainement finir par se faire séduire de l’exemple de ses homologues putschs.

Le président de la transition gabonaise quant à lui anticipé pour annoncer sa candidature à la prochaine échéance de son pays dès sa prise de pouvoir. Faure Gnassimgbé Iyadéma du Togo a lui aussi fait passer de force en avril dernier la nouvelle constitution qui fait basculer le pays dans un régime parlementaire, privant son peuple aux élections à suffrage direct dans le but de s’éterniser au pouvoir.

L’application de ces processus ne sera que des procédures de formalités. Tous ces dirigeants actuels qui se prêtent à ces stratagèmes auront rejoint certains de leurs aînés qui ont parjuré leur serment devant leur peuple. A ceux qui se sont travestis en réformateurs de la constitution pour acter leur coup d’Etat constitutionnel et à ceux qui se sont déguisés en démocrates pour arranger des élections présidentielles à leur propre réélection.

Sans ignorer que les plus jeunes observent, grandissent et se questionnent. Auront-ils l’engagement comme les adhérents de la Fédération des Etudiants d’Afrique Noir en France, la FEANF ? Feront-ils mieux que les fondateurs du Rassemblement Démocratique Africain, le RDA ? Quelles ambitions animaient les dirigeants post-coloniaux ? Les putschs actuels permettront-ils des paradigmes ? A quoi les jeunes vont-ils s’attendre pour réaliser leur ambition ? Doivent-ils être l’artisan de leur propre émancipation ? La révolution sera-t-elle intelligente à l’image du Parti Africain du Sénégal pour le travail, l’éthique et fraternité, le PASTEF ?

L’avenir édifiera cette parenthèse de notre histoire. Les précédentes générations auront droit d’apporter leur jugement à charge ou à décharge sur les faits historiques comme le font actuellement les autorités de la transition guinéenne suite au retrait de l’agrément de quelques médias phares du pays qu’ils ont prémédités, remettre en cause tout ce qui a été comme acquis démocratique durant ces deux dernières décennies d’une émergence des métiers journalistiques directement et indirectement aux différentes catégories des médias qui a connu une progression exponentielle.

Le CNRD considèrent toutes critiques à leur endroit comme un danger affront à leur personne et à leur pouvoir. Ignorant ainsi que la démocratie repose aussi sur la contradiction. Ils ont pourtant deux choix, user de leur coercition pour incarner leur leadership. Ou gouverner selon les principes établis par la constitution républicaine et des institutions sont dotées de pouvoirs et des contre-pouvoirs pour ainsi léguer à la postérité un héritage probant.

Si l’Afrique ne se ré-reconvoque pas, elle connaîtra encore des générations gaspillées comme elle l’a connu après les indépendances. Elle passera des pires moments comme elle l’a connu dans les décennies 80-90 dites années pessimistes. Elle sera destinée à la tyrannie si elle ne prend pas le devant. Elle sera vouée aux influences des grandes puissances si elle ne se prend pas en charge.

Par Tidiane Diallo
Journaliste
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